Selon le premier bilan du plan triennal lancé en 2013, on note une baisse des agressivités en tout genre dans le milieu carcéral français. Un bilan que les gardiens relativisent.
La Chancellerie, appellations des services centraux du ministère de la justice, vient de communiquer les dernières statistiques concernant les prisons françaises. Selon les informations recueillies, les agressions physiques (entre codétenus ou vis-à-vis des surveillants) sont en baisse dans les 191 établissements pénitentiaires français.
En 2013, 54 299 sanctions ont été prononcées dans les commissions disciplinaires, équivalentes des tribunaux à l’intérieur même des prisons. Soit une baisse de 6,8% par rapport à l’année 2011. Entre 2012 et 2013, les agressions entre codétenus sont passées de 8 861 à 8 560 (-3,5 %). Même constat en ce qui concerne les violences vis-à-vis des surveillants. Passant de 4 403 faits en 2012 à 4 192 l’an dernier, elles affichent une diminution de 5%.
Alors que les syndicats pénitentiaires réclament, depuis plusieurs mois, le rétablissement des fouilles corporelles dans les prisons, la Chancellerie entend leur opposer ces résultats pour maintenir sa position sur le sujet. ‘’Ces chiffres traduisent les efforts mis en place, depuis 2013, dans le cadre du plan triennal antiviolences’’, assure ainsi à 20 Minutes, un porte-parole du ministère de la Justice, qui ajoute par la suite ‘’qu’il reste encore deux années d’effort quoique ces premiers résultats sont encourageants.’’
Lancé après la spectaculaire évasion de Redoïne Faïd, en avril 2013 de la prison de Sequedin (Nord), ce plan prévoit notamment de faire remonter aux directions interrégionales tous les points de tension dès qu’ils sont découverts dans une prison. ‘’Le but est d’aller vite, poursuit le porte-parole. Si l’on se rend compte qu’il manque un poste à tel endroit, on fait tout pour remédier au problème…’’ Une affirmation qui ne manquera pas de faire sourire les syndicats qui assuraient, encore lundi, qu’il manquait une ‘’soixantaine de postes de surveillants rien qu’à la prison des Baumettes (Marseille)’’.