Après l’arrestation d’un brigadier soupçonné d’avoir volé les 52 kg de cocaïne au 36 Quai des Orfèvres, Bernard Cazeneuve demande un audit des Stups. "La police doit être aussi irréprochable qu’efficace", estime-t-il.
L’enquête suit son cours dans l’affaire de vol de cocaïne qui éclabousse la réputation du 36 Quai des Orfèvres. Alors qu’un brigadier est toujours placé en garde à vue, le ministre de l’intérieur annonce vouloir un audit complet du service des stupéfiants. Dans une interview pour Le Parisien, Bernard Cazeneuve, demande à l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) de "mener un audit rigoureux et approfondi".
"La police doit être aussi irréprochable qu’efficace", martèle le ministre qui a demandé à ce que le suspect soit placé en garde à vue dès son interpellation. "J’ai décidé, dès son interpellation, de suspendre à titre conservatoire le policier mis en cause", a-t-il indiqué. S’agissant de stupéfiants, la garde à vue peut durer jusqu’à quatre jours.
Au cours de son entretien, le ministre explique que cette démarche vise particulièrement à faire évoluer les règles de procédure afin que "de tels actes ne puissent plus être possibles". Selon lui, les pratiques professionnelles doivent être passées au crible. "Il s’agit d’une démarche de progrès collective, protectrice des policiers, qui nécessitera la participation active de tous. Au-delà des accès, je souhaite que les méthodes, les pratiques professionnelles soient passées au crible", explique-t-il.
Bernard Cazeneuve souhaite en outre modifier la durée de conservation des scellés, notamment concernant les drogues saisies. "Il est des cas où la conservation de simples échantillons s’avère tout à fait suffisante à l’instruction judiciaire", estime le ministre. "Dès lors qu’une quantité du stock précisément calculée et consignée dans un acte de procédure ait été opérée, je pense que la plus grande partie de la saisie devrait être détruite, sur instruction du magistrat qui mène l’enquête", a-t-il expliqué.
Selon une source judiciaire, rapportée par Le Figaro des perquisitions ont été menées samedi dans les appartements perpignanais du policier, ainsi qu’à son domicile parisien. Environ 7000 euros en espèces auraient été trouvés à Paris, sans aucune trace de cocaïne. Selon Le Parisien, elle pourrait déjà être de l’autre côté des Pyrénées.