Le rapporteur public a rendu son avis sur le maintien en vie ou non de Vincent Lambert. Une première en France, selon Le Figaro. Le Conseil d’Etat préconise l’arrêt de l’alimentation du jeune tétraplégique.
Après plusieurs expertises médicales, le Conseil d’Etat, par la voix du rapporteur public, préconise l’arrêt des soins pour Vincent Lambert en cessant l’hydratation et l’alimentation. "En interrompant le traitement, le médecin ne tue pas, il se résout à la fin de la vie" a-t-il expliqué tout en prenant soin de préciser que cette décision ne saurait créer une jurisprudence.
Victime d’un accident de la route en 2008, le cas du jeune homme tétraplégique sera examiné par 17 juges dans les jours qui viennent. La décision de la Haute instance a quant à elle été mise en délibéré au 24 juin à 16h, le dernier épisode d’un feuilleton douloureux qui a secoué l’opinion publique sur l’euthanasie, en plus du déchirement d’une famille.
La cour devra suivre vraisemblablement la conclusion du Conseil d’Etat. L’unique instance, le cas échéant à suspendre l’application du jugement sera la Cour européenne des droit de l’Homme (CEDH).
Le drame familial dure depuis un an. Rachel, l’épouse de Vincent Lambert, est pour l’arrêt des soins. Elle est soutenue par six frères et sœurs de son mari ainsi que le Dr Éric Kariger, médecin du CHU de Reims qui a lancé à deux reprises le "processus de fin de vie" du patient en question.
En face se trouvent les parents, un frère et une sœur du jeune homme qui s’y opposent. Vincent Lambert n’avait pas donné de directives anticipées et n’a pas non plus désigné des personnes qui auraient pu faire connaître sa volonté. L’avocate des parents de Lambert s’interroge ce vendredi : "Et s’il retrouvait un projet de vie ? D’autant qu’il vient de retrouver son réflexe de déglutition. Doit-on le laisser mourir au prix d’une longue agonie, privé d’hydratation et de nourriture ? "