Aboubakar Traoré, steward chez Air France est mis à pied pour sa coiffure afro, il réclame justice en passant devant les prud’hommes. Il demande une réparation pécuniaire de € 50.000 ainsi qu’une réintégration à son poste.
Aboubakar Traoré, steward chez Air France depuis 1999 accepte difficilement sa situation.
D’après le Figaro, « En 2005, il laisse pousser sa chevelure, et porte des petites tresses serrées sur le crâne, qui ne dépassent pas du col de sa chemise, comme le préconisent les consignes régissant l’uniforme du personnel navigant. Sa hiérarchie le lui reproche tout de même, assure-t-il, jugeant « pas assez classique » l’apparence du steward ».
Mais Aboubakar Traoré pense que « le problème est qu’il a les cheveux crépus et ne correspond à l’image classique du steward, blond et aux cheveux lisses, comme une poupée Ken ». « Je ne pense pas avoir été victime de racisme, mais de discrimination », lâche-t-il.
La compagnie aérienne, de son coté, nie ce fait et affirme " appliquer la même politique pour tous les membres de son personnel". Selon le manuel d’Air France, " les cheveux des steward et hôtesses doivent être coiffés de façon extrêmement nette. Classique et limitée en volume, la coiffure doit garder un aspect naturel."
Le steward mis à pied a essayé en 2005 et en 2007 de trouver une solution à ce problème. Il décide alors de porter une perruque. Mais, « quoi que je fasse, je me sentais jugé sur mon apparence, sur mon être, dénigré dans mon identité », déplore-t-il.
En 2009, il saisit une institution « Les Défenseur des droits » qui le soutient et qui déclare que « le manuel régissant l’apparence du personnel navigant d’Air France ne semble pas prendre en compte la diversité ». Renforcé par l’avis de la Haute autorité, l’employé de la compagnie Air France se rend alors à son travail avec les "cheveux naturels". Il est mis à pied cinq jours, en mai 2012.
Il se voit ensuite assigné à un poste au sol, à la reprographie, et saisit les prud’hommes. Il demande sa réintégration après avis médical et 50.000 euros de dédommagement pour discrimination. Ce mardi, les prud’hommes de Bobigny statueront sur son cas.