Le quartier Grenoblois de la Villeneuve a connu une nouvelle nuit d’émeutes moins violentes certes mais qui témoignent des tensions latentes, trois jours après la mort du jeune Karim Boudouda tué vendredi par un policier lors d’une course poursuite.
L’appel de la famille de Karim Boudouda semble avoir trouvé un écho auprès des jeunes du quartier de la Villeneuve. Malgré quelques tirs en direction d’un véhicule de la Brigade anti-criminalité dimanche soir, la situation s’est fortement apaisée. En effet, aucun blessé n’est à déplorer et l’un des tireurs a même pu être identifié par les agents de police. La nuit de vendredi à samedi a été bien plus mouvementée puisque près d’une soixantaine de voitures ont été incendiées. A l’inverse, aucun véhicule n’a été la proie de vandalisme hier.
Les proches de Karim Boudouda poursuivent quant à eux leur deuil. Le corps a été rendu à la famille hier soir. Les obsèques devraient se tenir en début de semaine dans un cimetière musulman de la ville.Le présumé malfaiteur avait perdu la vie lors d’une course poursuite le 16 juillet dernier. Victime d’un tir à la tête, le jeune homme de 27 ans avait succombé à ses blessures. Le tir provenait de l’arme d’un policier , ce qui a provoqué la colère des jeunes du quartier de la Villeneuve d’où était originaire Karim. De violents affrontements s’en sont alors suivis, plongeant le quartier grenoblois dans un état d’insécurité et de panique extrême.
Pendant ce temps, l’enquête poursuit son avancée. Vingt personnes ont déjà été interpellées depuis vendredi. Parmi elles, trois jeunes devaient être jugés en comparution immédiate ce lundi pour avoir pillé des commerces dans la nuit de vendredi à samedi. Deux autres individus ont été placés en garde à vue au motif de violence sur la personne des agents de police. D’autres personnes ayant pris part aux émeutes sont activement recherchées.
Un dispositif important a été déployé dans la banlieue de la Villeneuve. Les policiers dépêchés sur place pourront compter sur un renfort de 240 policiers et gendarmes ainsi que sur l’appui des agents du RAID et du GIPN pour retrouver les auteurs des violences urbaines de ce week-end.
Cet événement a provoqué de vives réactions dans toute la France. Le Ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux s’est d’ailleurs déplacé en personne pour annoncer la mise en place de mesures exceptionnelles en matière de sécurité et condamner les agissements des casseurs.
Parallèlement, la Préfecture de l’Isère a entrepris d’ouvrir le débat à l’occasion d’une réunion de travail. Les discussions s’axeront essentiellement autour de la lutte contre la délinquance. L’ensemble des acteurs publics est appelé à y participer.
