Force Ouvrière (FO) a fait bande à part pour le 1er mai samedi, manifestant à part avec comme unique mot d’ordre la défense des retraites dans des défilés en général peu fournis, récoltant des critiques senties de la part des autres syndicats.
PARIS (AFP) - Force Ouvrière (FO) a fait bande à part pour le 1er mai samedi, manifestant à part avec comme unique mot d’ordre la défense des retraites dans des défilés en général peu fournis, récoltant des critiques senties de la part des autres syndicats.
FO avait, à titre exceptionnel, participé aux défilés unitaires du 1er mai l’an dernier.
Dans la matinée, sympathisants et militants parisiens de FO (650 selon la police, 2.000 selon les organisateurs) avaient défilé aux cris de "Aucun, aucun, aucun allongement" de la durée d’activité pour une retraite à taux plein et "touchez pas à nos retraites, rien à négocier".
FO était en revanche absent du cortège dans l’après-midi, regroupant la CFDT, la CGT, l’Unsa, la FSU, Solidaires et des syndicats étudiants et lycéens. La CFTC et la CFE-CGC s’étaient aussi désolidarisé.
FO avait appelé au total à 120 manifestations publiques : on a ainsi vu entre quelques dizaines et 150 manifestants à Saint-Brieuc, Le Mans, Tours, Poitiers Ajaccio, Bastia ou Caen.
En meeting à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), M. Mailly a pris la parole devant quelque 150 personnes. Il a dénoncé l’utilisation par le gouvernement du dossier des retraites pour amadouer les agences de notation financière et appelé à la solidarité avec les salariés grecs auxquels les marchés vont "imposer une purge".
Auparavant sur Europe 1, il avait critiqué la stratégie des manifestations à répétition. Selon lui, "ce n’est pas ce qui pas faire trembler le gouvernement". Cela revient à "mettre des baskets jusqu’au mois de juin et après on enfile les tongs", a-t-il ironisé.
Selon lui, cela n’a marché qu’en 2006 contre le Contrat première embauche (CPE) "parce qu’il y avait une revendication claire et partagée par tout le monde et énormément d’étudiants et lycéens dans la rue".
Pour Bernard Thibault,numéro un de la CGT, "M. Mailly est déjà dans ses tongs de vacances". "Je le regrette", a dit M. Thibault, estimant pouvoir se passer de ses conseils : "ce n’est pas lui qui peut être le meilleur professeur syndical dans la période".
Alain Olive, secrétaire général de l’Unsa, a fustigé l’isolement de Force ouvrière : "M. Mailly dit tout et n’importe quoi, il est dans une posture d’organisation mais il a tort de penser que l’isolement le protège".
Même désaveu de la part de François Chérèque (CFDT) qui a reproché à "ceux qui ont décidé de faire route à part" d’"avoir tort et d’affaiblir le mouvement social". "Le sentiment de désunion n’est jamais positif", a-t-il dit.
"Ceux qui veulent aujourd’hui faire des retraites le seul sujet social de notre pays font le jeu du gouvernement qui ne veut plus parler de la crise et de l’emploi", a ajouté M. Chérèque.
M. Mailly s’est justifié en affirmant que les syndicats n’avaient pas la même analyse de la réforme des retraites, certains étant prêts selon lui à accepter un allongement de la durée de vie au travail, refusé par FO.