Ce vendredi matin, l’ancienne secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme Rama Yade a fait part de sa "très grande émotion" suite à la mort de Mouammar Kadhafi. Loin d’être compatissante, elle regrette plutôt que l’ex-dictateur libyen soit mort sans avoir été jugé.
"Je regrette plutôt qu’il soit mort sans procès, parce que les victimes sont connues, la liste est longue", déclare Rama Yade, ne se disant pas particulièrement choquée par les conditions d’arrestation et de décès de Mouammar Kadhafi. "Pour cela, on aurait voulu voir le colonel Kadhafi dans un tribunal répondre de ses crimes et être condamné pour que justice soit rendue", poursuit la nouvelle première vice-présidente du Parti radical de Jean-Louis Borloo.
Pour l’ancienne secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, la mort de l’ex-dictateur libyen constitue une "signification très importante". "Aujourd’hui, les images de sa dépouille sont très violentes, mais moins que le calvaire qu’il a fait subir à ses victimes", commente Rama Yade. "J’ai envie de penser à elles. Aux disparus, aux prisonniers politiques, à l’ensemble de ces hommes et femmes qui pendant 42 ans ont été victimes d’un règne de sang et sans partage", conclut-elle.
Pour rappel, le 10 décembre 2007, Rama Yade s’était opposée avec virulence à la venue de Mouammar Kadhafi en France, déclarant que le Guide libyen devait " comprendre que notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits ". " La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort ", insistait-elle.
Quelques mois plus tôt, lors d’un déplacement à Tripoli dans le cadre de la médiation sur l’affaire des infirmières bulgares, Rama Yade avait serré la main du colonel Khadafi, avant de déclarer aussitôt après que " certains gestes donnent envie de se laver les mains ".