Pour la première fois dans l’histoire de la cinquième république, la gauche a obtenu la majorité absolue au Sénat. Cette victoire sonne comme un sévère avertissement pour la majorité à 7 mois de l’élection présidentielle. La droite a perdu des départements qu’elle détenait depuis toujours comme la Lozère. Les écologistes réalisent une belle performance. François Fillon a quant à lui pris acte de cette considérable défaite.
Les résultats définitifs des élections sénatoriales sont tombés peu avant une heure en métropole. Les résultats des élections en Guadeloupe et en Martinique sont venus confirmer la large victoire de la gauche, portant à 177 le nombre total de sièges revenant aux élus de gauche, soit 2 de plus que la majorité absolue. "Pour la première fois, le Sénat connaît l’alternance", a déclaré très ému Jean-Pierre Bel, qui se présente pour succéder à Gérard Larcher à la présidence du sénat.
Les ténors socialistes voient dans ce nouveau succès électoral un signe prémonitoire avant l’élection présidentielle de 2012. Lors des élections régionales et cantonales dernières, la gauche avait également réalisé une belle poussée. François Hollande a ironisé sur le slogan tout est possible de Nicolas Sarkozy lors de sa dernière campagne, en expliquant qu’"un sénat à gauche, c’est possible". Martine Aubry a déclaré que cette victoire était synonyme "d’échec pour le président de la République", quand Arnaud Montebourg a décrit "une rébellion des territoires et des populations abandonnées par l’Etat".
L’Elysée a pris acte dès hier soir des résultats. Le premier ministre François Fillon a appelé les troupes à se rassembler estimant que "le moment de vérité aura lieu au printemps prochain, ce soir la bataille commence". Dans 7 mois seulement aura lieu la prochaine élection présidentielle, cette défaite est de mauvaise augure pour le président de la République, déjà en difficulté dans les sondages et mis à mal par des affaires politico-financières.
La fameuse règle d’or de retour à l’équilibre budgétaire sera la première victime de ce basculement à gauche. Avec la majorité au sénat, la gauche renforce son pouvoir législatif. Le gouvernement a vraisemblablement perdu toute chance de réunir une majorité des trois cinquièmes des députés et sénateurs. Les écologistes marquent une forte poussée au Sénat. Formant désormais un groupe, ils seront 10 à siéger au Palais du Luxembourg contre 4 auparavant.
Ces élections sénatoriales sont un véritable coup de tonnerre politique avec un changement de camp jamais vu sous la cinquième historique. A la Réunion, les 4 sièges à pourvoir sont partagés entre la gauche et la droite avec 2 sièges à l’UMP, un au PS et un au PCR.