« Le Conseil de Sécurité de l’ONU doit être réformé. Il n’est pas normal que le Continent africain n’y compte aucun membre permanent ». C’est en substance la déclaration du président français Nicolas Sarkozy ce lundi à Nice lors de l’ouverture du 25e Sommet France-Afrique.
Poursuivant sur sa lancée, le Chef d’Etat français a même promis « des initiatives » allant dans ce sens lors des prochaines rencontres G8 et G20 prévues en fin d’année. Une intervention saluée par une salve d’applaudissements de quelque 51 délégations africaines représentées.
"Nous voulons à tout prix mettre fin à la marginalisation dont souffre le continent africain, pour qu’il puisse participer d’une voix claire et forte à la prise de décision politique et économique, au niveau international", renchérit à son tour le président égyptien Hosni Moubarak, qui co-préside le sommet.
La France se montre donc plus que jamais disposée à offrir tout son soutien pour permettre à l’Afrique d’obtenir une place dans la gouvernance mondiale. A ce jour, bien que représentant 27% des Etats membres des Nations Unies, l’Afrique ne dispose que de trois sièges de membres non permanents au Conseil de sécurité. Il n’y a pas un seul pays africain membre permanent au sein de cette institution.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU est actuellement composé de cinq membres permanents, dont : Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France. Des puissances nucléaires qui disposent chacune d’un droit de veto, et de dix sièges de membres non permanents.
Depuis 2005, les pays africains multiplient des lobbyings afin d’obtenir deux sièges permanents avec droit de veto et au moins deux sièges non permanents supplémentaires. Et à l’occasion de ce Sommet de Nice, les pays africains ont mis les bouchées doubles pour faire aboutir leurs requêtes. "Le Conseil de sécurité ne peut rester sans l’Afrique, tel qu’il a été décidé après la Seconde guerre mondiale", déclare le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, ce lundi sur France Info.
De son côté, la France opte pour une approche graduelle, en réclamant d’abord un siège permanent. Et à l’heure actuelle, deux chefs d’Etat africains font figure de favoris pour occuper ce poste : il s’agit du Sud-africain Jacob Zuma et du Nigérian Goodluck Jonathan.
A noter que le Sommet France-Afrique qui a débuté ce lundi à midi devrait prendre fin ce mardi à la même heure. Vingt-quatre heures de rencontre axée principalement sur deux sujets phares : l’économie et la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.