Pour son premier meeting au titre de candidat officiel, Nicolas Sarkozy s’en est pris farouchement à son rival socialiste en l’accusant de « mentir matin et soir ». C’était en Haute-Savoie, plus précisément à Annecy, que le candidat à sa propre succession a entamé sa campagne jeudi, devant 4 000 personnes, rapporte Europe 1.
Nicolas Sarkozy s’est rendu en Haute-Savoie jeudi pour tenir son premier meeting en tant que « candidat officiel ». Durant son allocation, le président-candidat s’est abstenu volontairement de prononcer le nom de François Hollande mais la teneur de ses propos corrobore l’offensive manifeste à l’égard de son principal rival.
Se référant aux déclarations d’Hollande sur Guardian, Sarkozy fustige « quand on dit à la presse anglaise qu’on est libéral et quand on vient expliquer aux Français que l’ennemi, c’est la finance, on ment, on ment matin et soir, et ce mensonge n’est pas à l’honneur de celui qui le professe ».
Il rajoute encore « dans la vie, on peut défendre toutes les convictions, on peut même choisir son vocabulaire en désignant des ennemis, mais dans la vie, on a un devoir, un devoir d’honnêteté, un devoir de courage, un devoir qui consiste à dire aux Français : ‘je sollicite votre confiance, votre adhésion, vos suffrages mais je vous dirai la vérité’. Je n’aurai pas une vérité en Angleterre et une autre en France ».
La question du nucléaire a été encore au menu de son discours jeudi. Il s’agit d’ailleurs d’un sujet que s’arrachent souvent les deux personnalités. Pour sa part, Hollande promet que s’il arrive à briguer un mandat, il fermerait le site de Fessenheim. De son côté, Nicolas Sarkozy, persiste et signe quant au maintien des exploitations de ce centrale nucléaire.
Jeudi, il disait : « Quand on compromet l’avenir de la filière nucléaire, on compromet notre indépendance énergétique, on affaiblit la France. Quand on ne respecte pas la parole de la France, les engagements que la France a pris vis-à-vis de ses alliés, vis-à-vis de ses partenaires, on affaiblit la France parce que la France n’a qu’une parole ». Sarkozy estime qu’en adoptant cette résolution, Hollande ne fera qu’affaiblir la France.
Concernant son quinquennat, le président-candidat pense avoir fait changer la France en ayant opté pour « la voie de la réforme, la plus difficile, mais la seule possible ». « Lorsque j’ai compris que tous les efforts que les Français avaient accepté de faire depuis cinq ans risquaient de ne servir à rien si, au lendemain des élections, les postures idéologiques à nouveau triomphaient. Lorsque j’ai compris que dans cette campagne on ne dirait pas la vérité aux Français, j’ai jugé que je n’avais pas le droit de rester les bras croisés, que je ne pouvais pas rester indifférent à ce qui se préparait », a-t-il déclaré. Et ne pas se présenter pour un second mandat « aurait été une trahison » envers les Français, a-t-il rajouté.
Pas une seule fois, Nicolas Sarkozy n’a parlé ni critiqué les autres candidats en lice, celui du PS était sa seule cible jeudi. Et compte-tenu de ce qui s’est passé au lendemain de l’officialisation de sa candidature, le match entre les deux principaux rivaux s’annonce palpitant.
Hier, Nicolas Sarkozy s’est défait des protocoles habituels d’un Chef de l’Etat. Il a passé une heure au « bar du marché » avec des artisans et commerçants savoyards, les gardes de corps étaient en tenue civile, les bains de foules et les serrages des mains s’en suivaient. Bref, il voulait être un « Français parmi les Français ».