Alors que l’Intersyndicale a annoncé hier deux nouvelles journées de mobilisation à partir de la semaine prochaine, le gouvernement espère faire voter dès ce vendredi sa réforme des retraites au Sénat.
Après 3 semaines de débat sur fond de contestation sociale, l’exécutif entend accélérer le processus pour que la réforme soit définitivement adoptée par le Parlement la semaine prochaine. Ainsi, le gouvernement a utilisé jeudi l’outil constitutionnel du "vote unique" ou "vote bloqué" pour écourter les débats au Sénat. En effet, l’article 44 de la Constitution évoque que "si le gouvernement le demande, l’assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement".
Ce matin sur France 2, le Ministre du Travail Eric Woerth a confirmé que la réforme des retraites serait votée au Sénat "dans les heures qui viennent". "Le débat continue - c’est compliqué mais il faut le comprendre - chaque auteur d’amendement peut présenter ses amendements, mais il n’y aura qu’un seul vote au lieu de deux cent soixante-dix", a alors expliqué le Ministre qui estime que le dialogue social avait eu lieu de manière "extrêmement approfondie".
Toutefois, la décision de recourir à cet outil a provoqué la colère de l’opposition. Martine Aubry, première secrétaire du PS, dénonce "le coup de force permanent de Nicolas Sarkozy". "Cette ultime provocation n’arrêtera pas la volonté populaire et ne peut qu’amplifier la mobilisation", a indiqué de son côté le secrétaire national du Parti communiste français Pierre Laurent.