Tous les grands ténors de la politique ont commenté chacun à leur manière la désignation de Manuel Valls comme successeur de Jean-Marc Ayrault. Voici les réactions les plus marquantes.
La nomination de Manuel Valls comme nouveau locataire à Matignon semble faire moins d’heureux et plus de mécontents.
Certains membres de l’ancien gouvernement ont fait savoir dès l’officialisation du nom du nouveau premier ministre qu’ils ne comptent pas intégrer la nouvelle équipe. A l’instar des écologistes Cécile Duflot et Pascal Canfin qui ont déclaré que "les idées portées par le nouveau Premier ministre depuis plusieurs années, notamment lors de la primaire du Parti socialiste ou comme ministre de l’Intérieur, ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Françaises et des Français ". Dans un communiqué commun, les deux anciens ministres de conclure : "avec franchise et lucidité, nous en tirons donc toutes les conséquences et n’entendons pas participer à ce nouveau gouvernement ".
Mais le premier à avoir réagi de façon assez virulente à ce choix présidentiel aura été Jean-Luc Mélenchon. Le président du Parti de Gauche taxe François Hollande de " diviseur de la gauche " et appelle à une grande mobilisation le 12 avril prochain à Paris à l’endroit de toute " l’opposition de gauche à ce gouvernement ". Revenant sur la déroute du PS aux Municipales, ce dernier estime qu’" à un désastre électoral, le chef de l’Etat répond par un suicide politique ".
La présidente du FN, Marine Le Pen, n’a pas non plus été tendre dans ses propos. Qualifiant le successeur de Jean-Marc Ayrault de "dangereux ", n’ayant " absolument aucun respect pour les libertés publiques, pour les libertés individuelles des Français ", elle estime qu’" il y a tout à craindre de sa nomination (de Manuel Valls, ndlr) à un poste aussi important ". Pour la patronne du FN, ce remaniement ministériel " ne changerait rien car (...) c’est un changement de politique que les Français attendent et pas tant un mercato gouvernemental ".
Du côté des socialistes, les réactions sont plus conciliantes. Sans remettre en cause le choix du président Hollande, le chef de file des sénateurs socialistes, François Rebsamen, préfère louer l’ " énergie, l’ autorité et la détermination " que Manuel Valls aurait fait preuve lorsque qu’il était à la tête du ministère de l’Intérieur. C’est " un professionnel, il fait les choses de manière sérieuse (...) il a beaucoup de qualités ", renchérit le maire de Dijon.
Sur LCI, le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, " salue le choix du chef de l’Etat de confier à Manuel Valls", qui, selon lui, est un " républicain intransigeant, homme d’engagement et d’action au service des valeurs de la gauche ". Lui d’assurer que " le PS sera pleinement mobilisé pour la réussite de ce nouveau gouvernement ".
Chez la droite, l’ancien premier ministre François Fillon avoue ne pas avoir été convaincu par le discours télévisé du chef de l’Etat, qui, d’après lui était "dans l’ambigüité". Il a cependant tenu à souhaiter " bonne chance " au nouveau locataire de Matignon. " Parce que je souhaite qu’il réussisse, je ne souhaite pas l’échec de mon pays ", a-t-il assuré.
A son tour, le n°1 de l’UMP, Jean-François Copé, dit attendre, comme "
tous les français ", "
une rupture avec le modèle socialiste installé par François Hollande ". Il juge donc "
insuffisant " le remplacement de Jean-Marc Ayrault et ne cache pas son inquiétude par rapport à la
déclaration de François Hollande. "
Je ne vois ni changement de cap, ni décision courageuse susceptible de modifier profondément le processus de décrochage dans laquelle (François Hollande) entraîne notre pays ", assène-t-il.