Retenus depuis le 28 mai au Yémen par Al-Qaida, les trois humanitaires français sont arrivés hier soir, à 20 h 35 à l’aéroport militaire de Villacoublay France. "Nous sommes très heureux d’être enfin libres et de pouvoir retourner dans nos familles", déclarent-ils à leur départ de Mascate.
Léa, Amélie et Pierre, âgés respectivement de 26, 29 et 32 ans ont été accueillis à leur arrivée par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, selon le Quai d’Orsay. A priori, ils sont tous en bonne santé.
Un peu plus tôt, Alain Juppé avait stipulé lors d’une interview sur la chaîne de télévision France 3 que "la France a pour principe de ne pas payer de rançon pour des raisons d’Etat bien sûr", et a rappelé "le rôle décisif joué par les autorités omanaises" dans la libération des 3 otages. Sa déclaration fait ainsi référence aux propos tenus par un médiateur tribal concernant les 12 millions de dollars (environ 8 millions d’euros) que les hommes d’Al-Qaïda auraient réclamé pour leur libération.
« La libération des otages français a été négociée par des dignitaires de la tribu d’Al-Awalaq auprès de Fahd al-Qussa, qui appartient à cette tribu » , selon encore ce médiateur tribal. Et lui de poursuivre que les trois humanitaires avaient été relâchés et transférés un à un à Oman samedi dernier.
Dans un communiqué, la présidence française " remercie chaleureusement le sultan d’Oman et les autorités omanaises pour leur aide déterminante, ainsi que toutes les personnes ayant contribué à cet heureux dénouement".
Les trois ex-otages travaillaient pour le compte de l’ONG française Triangle génération humanitaire. Ayant eu pour mission la remise en état des infrastructures détruites lors des grandes inondations qui ont frappé la région en 2008 ainsi que la mise en œuvre d’un programme de développement agricole, les trois ingénieurs ont été enlevés le 28 mai dernier à Seyon, chef-lieu du Hadramout.
Depuis cet enlèvement, l’ONG avait interrompu tous ses programmes au Yémen où les mouvements d’Al-Qaïda commencèrent à regagner du terrain. Cette région est également en proie à de nombreux enlèvements de ce genre. Durant ces quinze dernières années, 200 étrangers y ont été pris en otage mais fort heureusement, la majorité d’en eux s’en sortent sains et saufs.