Depuis ce matin sont diffusés sur les chaînes publiques les professions de foi des 10 candidats à l’élection présidentielle. Un exercice délicat auquel se sont prêtés les aspirants à la fonction suprême, sans grande originalité.
S’adresser aux Français face caméra, l’exercice n’a rien d’évident et nombre de prétendants à l’Elysée s’y sont cassés les dents. Depuis ce lundi, la dizaine de candidats de la course ont dévoilé leurs clips de campagne. Ces petits spots télévisés seront diffusés jusqu’au 22 avril, chaque candidat ayant droit à 43 minutes de promotion télévisuelle, réparties en 10 clips d’une minute et 30 secondes et de huit d’une durée de 3 minutes et 30 secondes.
Les spots 2012 n’ont rien de très différent par rapport aux années précédentes. Depuis plusieurs mois, les équipes de campagne planchent sur les scénarios de ces petites séquences vidéo, qui doivent répondre aux règles strictes édictées par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Interdiction de montrer du bleu-blanc-rouge, interdiction de mettre en scène la Marseillaise. Les candidats n’ont également pas le droit de dénigrer nommément leurs adversaires, même s’il ont l’autorisation d’évoquer le programme de leurs adversaires.
Pour la plupart des candidats, caler le tournage du clip dans un agenda surchargé a relevé du tour de force. Sans compter le montage et la vérification de chaque image par le CSA. Est-ce le planning trop chargé qui a nuit à la créativité ? C’est en tout cas une hypothèse avancée par Christine Kelly, membre du CSA, interrogée au micro d’Europe 1. "Ils ne s’y sont pas pris suffisamment tôt ou bien ils ne connaissent pas bien les règles", a déploré la spécialiste, regrettant que les candidats n’utilisent toutes les possibilités pour réaliser des spots plus dynamiques.
Car une fois n’est pas coutume, l’innovation n’est pas au rendez-vous pour cette année 2012. Sans originalité, François Hollande et Nicolas Sarkozy privilégient leurs valeurs, le candidat socialiste commentant un véritable petit historique du parti. Jean-Luc Mélenchon apparaît sur un fond rouge, alors que Nathalie Artaud, candidate d’extrême gauche s’exprime dans un humble local et Marine Le Pen dans son QG de campagne. Eva Joly, la candidate écologiste, en profite pour faire parler ses soutiens les plus proches comme Cécile Duflot ou José Bové.