Marine Le Pen a dressé ce lundi la liste des candidats qu’elle appelle à faire battre lors du second tour des législatives. Parmi eux, Nathalie Kosciusko-Morizet à qui elle compte réserver un traitement « spécifique », ou encore l’ancien ministre Xavier Bertrand. Certains représentants du PS sont également dans son collimateur.
Le Front national met sa menace à exécution et évoque dans une conférence de presse tenue hier le nom de huit personnalités qu’elle souhaiterait voir battues dans les urnes dimanche prochain. Dans le camp UMP, ils sont quatre à être dans le viseur des frontistes : l’ancien ministre Xavier Bertrand, candidat UMP dans l’Aisne, Georges Tron candidat UMP à Draveil (Essonne), Manuel Aeschlimann, député UMP sortant d’Asnières (Hauts-de-Seine) et finalement l’ex porte-parole du candidat Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), qui s’est présentée dans l’Essonne.
Cette dernière constitue pour la patronne du FN « un cas spécifique ». Marine Le Pen a donc pris pour elle une mesure particulière, celle de la réciprocité. « Nous demandons à nos électeurs d’appliquer à Mme Kosciusko-Morizet la réciprocité », a-t-elle déclaré hier. Une façon de sanctionner celle qui avait appelé aux cantonales de mars 2011 à voter PS contre le FN.
Une attaque ciblée à laquelle a réagi aussitôt NKM sur le plateau du 20heures de France2. Pour elle, la patronne du FN « renoue avec une vieille tradition d’extrême-droite : les listes noires, les hommes et les femmes à abattre ». Pire encore, elle aurait « fait ça de la façon la plus ringarde qui soit en donnant des consignes de vote - ce dont les électeurs ont horreur - et de la façon la plus absurde qui soit aussi, en proposant de mélanger les voix FN autour d’un candidat socialiste, communiste ou d’extrême-gauche ». Elle n’est donc pas sûre que les consignes données par Marine Le Pen soient suivies par ses électeurs.
Mais la liste noire dressée par le FN vise également des représentants socialistes, à savoir François Pupponi, (Sarcelles -Val-d’Oise), Jack Lang (Vosges) et Ségolène Neuville (Pyrénées-Orientales). Slimane Tir conclut cette liste. Il s’agit d’un candidat de l’EELV investi par le PS à Roubaix, dans le Nord.
Questionnée sur les cas des autres candidats UMP en ballottage au second tour. Marine Le Pen veut être plus indulgente et a décidé de ne pas les inclure dans sa fameuse liste noire.
Concernant Jean-François Copé, candidat en Seine-et-Marne avec un score de 45% au premier tour, la patronne du Fn estime qu’« il a quand même fait des progrès en soutenant avec vigueur la consigne ni-ni (ni FN, ni Front républicain) ». Un concept qui est bien loin de « la liberté » que son parti donnerait à ses électeurs mais qui est « moins pire, il faut bien le dire, que l’infect front républicain que nous avons subi depuis des décennies ». « Cette avancée est appréciable (...) et nous avons entendu en tenir compte », a-t-elle soutenu.
Pour ce qui est de l’ex-ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, candidat UMP dans les Hauts-de-Seine, Marine Le Pen estime que ce dernier, a tout de même rendu service à son parti « par l’avancée décomplexée, même si c’est très électoraliste », d’un certain nombre des idées soutenues par le FN. Pour cela, elle estime que Guéant mérite « un petit encouragement ».
Par ailleurs, la candidate frontiste a indiqué hier que ses 61 représentants qualifiés pour le second tour se maintiendront partout à « une ou deux exceptions près ». Elle devrait se prononcer là dessus ce soir même.
Sources : Le Point- Europe1