« Ce sommet marque une étape décisive vers l’intégration européenne. A ce titre, il crée les conditions du rebond et de la sortie de crise », a avancé le Président Sarkozy dans une interview accordée au Monde, se référant à la réforme des traités européens et au renforcement de la discipline budgétaire au sein de la zone euro, convenus vendredi par dix-sept Etats.
Au terme d’un sommet des dirigeants européens, à Bruxelles, les 7 et 8 décembre, dix-sept Etats membres de la zone euro ont décidé de négocier entre eux, d’ici à mars 2012, un traité intergouvernemental. Interrogé sur cet accord, Nicolas Sarkozy a estimé que « Le sommet de Bruxelles crée les conditions de la sortie de crise ».Toutefois, il s’est abstenu d’avancer que le risque d’explosion de l’Europe est désormais totalement écarté. Lui de déclarer que « ce sommet marque une étape décisive vers l’intégration européenne » et que « l’euro est le cœur de l’Europe. S’il explose, l’Europe n’y résistera pas ».
Nicolas Sarkozy s’est félicité que ce sommet puisse aboutir à la « création d’une authentique gouvernance économique ». « Si les économies de la zone ne convergent pas, elles ne peuvent pas conserver durablement la même monnaie » a-t-il rajouté. Lui de se ravir que la responsabilité de la gouvernance revienne désormais aux chefs d’Etat et de gouvernement. Cela « marque un progrès démocratique incontestable par rapport à la situation précédente, où tout s’organisait autour de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission et du pacte de stabilité » devait-il insister. A ce titre, il a estimé que le rôle de la Commission est désormais plus clair : se charger du respect des traités et de l’application des sanctions.
Quant à la position de la chancelière Angela Merkel vis-à-vis du rôle de la Cour de justice européenne, Nicolas Sarkozy de rajouter que cette juridiction « n’a pas la légitimité pour annuler un budget qui aurait été voté par un Parlement souverain ». De même qu’elle ne pouvait pas sanctionner au jour le jour un déficit excessif, ni prévenir le dérapage des économies et des budgets comme la chancelière l’avait d’ailleurs fait remarquer lors du sommet.
Le chef d’Etat français de conclure que la seule discipline budgétaire est insuffisante pour résoudre les problèmes de l’euro. Selon lui, la gouvernance économique ne devrait se cantonner qu’aux seules réunions des ministres du budget. « La compétitivité ne peut pas se réduire aux seules questions fiscales et financières » s’est-il justifié. Il propose ainsi que les pays signataires évoquent avec les partenaires de la zone, les questions cruciales de l’industrie, de la politique commerciale, du marché du travail, de la recherche…
Avec l’espoir d’enrayer enfin les menaces qui pèsent sur la zone euro, les Européens se sont convenus vendredi pour raffermir nettement la discipline budgétaire de la zone euro face à la crise de la dette. Dix-sept Etats ont accepté à cette fin de réviser les traités européens, à l’exception notable du Royaume-Uni. Un véto qui suscite des polémiques au sein des politiciens anglais. Dans les quinze prochains jours, les signataires mettront au point le contenu juridique de cet accord. L’objectif étant d’aboutir à un traité d’ici mars 2012.