UMP, Modem, Front de Gauche ont aussitôt réagi après la publication du programme présidentiel du candidat socialiste. Sur LCI, le secrétaire général du parti majoritaire a qualifié de « totalement irresponsable » les mesures que François Follande prévoit d’appliquer durant sa première année à l’Elysée s’il rafle le second tour de l’élection. « Illusion » allègue de son côté, François Bayrou.
Les réactions fusent de partout après la publication des 35
mesures d’Hollande sur son site internet. Pourtant, intervenu sur RTL ce matin, le candidat socialiste a encore vanté son «
fameux agenda du changement ». «
Nous allons agir vite et en cohérence, (...) nous allons éviter ce qui s’est passé depuis cinq ans c’est-à-dire la virevolte, l’inconstance » a-t-il soutenu.
Pour l’élu UMP Jean-François Copé, il s’agit d’« un projet totalement décalé des exigences de notre pays dans cette crise et totalement irresponsable ». « Plutôt que d’aller chercher l’irresponsabilité chez Mélenchon, c’est chez Hollande lui-même qu’il faut la trouver », a-t-il lancé.
En parcourant le volet budgétaire du programme, Copé s’exclame : « je ne vois aucune économie en face, la seule, c’est les 75% d’impôts pour les plus riches - mais M. Hollande lui-même a reconnu que ça ne rapporterait rien - et la baisse des salaires pour le président et les ministres ». « C’est sympathique, mais ce n’est pas comme ça qu’on couvre le financement de mesures aussi onéreuses », a commenté l’ancien ministre du Budget.
« Au lieu de meubler la campagne de vos commentaires stériles pour faire oublier le silence assourdissant de votre candidat, proposez, Monsieur Copé ! », a rétorqué aussitôt la porte-parole de François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem.
Selon elle, « le président sortant, lui, fait mine d’ignorer la campagne en se réfugiant dans le commentaire permanent et la réaction perpétuelle au gré de l’actualité et des fluctuations de l’opinion ». Par contre, le candidat socialiste, depuis janvier, n’a fait que proposer, s’engager, chiffrer ses mesures et annoncer ses priorités en allant au devant du jugement des électeurs, a-t-elle soutenu. « Après le projet, nous présentons une feuille de route des premières réformes à mener. Les Français savent ce que nous allons faire, comment, et quand », devait-elle renchérir.
Pour sa part, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a estimé que contrairement à Nicolas Sarkozy qui reste « très, très discret sur son bilan », François Hollande est « prêt tout de suite à présider la France ».
Pour Marie-George Buffet, soutien du candidat de Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, Hollande aurait dû « aller plus loin » dans ses projections.
Quant à François Bayrou du MoDem, « rien » de ce que le candidat socialiste propose ne répond à « la création de l’emploi et de l’activité », selon lui. « Laisser croire qu’on puisse trouver l’équilibre des retraites en revenant à la retraite à 60 ans, c’est une illusion dans laquelle les Français se retrouveront finalement grugés », a-t-il estimé, comme le rapporte Express.
Interrogés sur les réformes institutionnelles programmées d’ici juin 2013 par François Hollande, les syndicats de magistrats ont affiché un certain pessimisme. « On ne peut pas voter une réforme constitutionnelle en quelques semaines », ont-ils répondu. Pour eux, « le programme du PS est très en retrait de ce qui est nécessaire ».