Les affaires Woerth se suivent mais ne se ressemblent pas. Cette fois, le ministre du Travail est épinglé pour fausse déclaration de revenus.
Conflit d’intérêt présumé dans l’affaire Bettencourt, soupçons de vente illégale de l’hippodrome de Compiègne, intervention dans la succession du sculpteur César, ou encore remises de légions d’honneur controversées. Le ministre Eric Woerth en a vu de toutes les couleurs. Et la saga ne s’arrête pas là. Ce matin, une autre affaire Woerth a fait son apparition.
Selon le site d’information Médiapart , le ministre du Budget aurait fait "une fausse déclaration de revenus à sa banque en 2008, dans le cadre d’une demande de prêt pour sa campagne municipale".
Selon Médiapart, Eric Woerth, alors ministre du Budget et maire de Chantilly,prétendait ne gagner que 3.000 euros mensuels, alors qu’en réalité, il devait toucher pas moins de 14.000 euros et 2.400 euros bruts d’indemnités pour ses deux mandats. La publication de Médiapart s’appuie sur un formulaire de l’agence du Crédit Agricole de Chantilly dûment rempli par le ministre lors d’un emprunt pour financer sa campagne municipale.
Ce site Internet rapporte aussi qu’Eric Woerth n’a déclaré "aucun impôt sur le revenu". D’après un calcul établi par Crédit Agricole, relayé par Médiapart, et qui tient compte des autres emprunts contractés par le ministre, il ne lui restait plus que 112 euros par mois pour vivre, avec un endettement bancaire de 89%. Une situation qui obligerait n’importe quel demandeur de prêt à renoncer ou revoir à la baisse la demande. Il aurait tout de même engagé la demande de prêt de 6.500 euros remboursable sur huit mois. Une situation suspecte qui aurait dû alerter la banque selon Médiapart qui pose une foule de questions telles que : "pourquoi le Crédit Agricole a validé ce dossier ?", "le ministre aurait-il des revenus à cacher ?"
L’entourage d’Eric Woerth a qualifié ces allégations d’ " absurdes ". Selon l’un de ses proches, il s’agit d’un prêt lié à des élections municipales, "c’est donc tout à fait cohérent", a-t-il ajouté. De plus, le Crédit Agricole a démenti les affirmations formulées par Médiapart. Selon le porte-parole de la banque, " il s’agit d’un document tout à fait banal".
Depuis plusieurs mois, le ministre du Budget est au cœur d’une polémique et les accusations s’enchaînent . Il dénonce d’ailleurs un " acharnement inacceptable ".