Les réactions pleuvent au sein de la classe politique alors que la commission de contrôle (Cocoe) n’a pas encore annoncé le nom du futur président de l’UMP.
Le scrutin pour élire le président de l’UMP a laissé place à une controverse. Les réactions de tous bords se sont succédées alors que François Fillon et Jean-François Copé
revendiquent tous les deux la victoire.
Le Front national se dit être témoin du "crash de l’UMP". "Je pense qu’on vit en direct le crash de l’UMP, on hésite entre Dallas et le théâtre de guignol", s’amuse à commenter le vice-président du Front national, Florian Philippot.
"Mais il est évident que quel que soit le président (...) il n’aura aucune légitimité, puisqu’on a un parti qui est brisé en deux, 50-50, et donc un parti considérablement affaibli, qui en plus montre et étale ses divisions, les suspicions de fraude", assène le numéro 2 du parti de l’extrême droite.
"J’ai une pensée ce soir pour les adhérents, pour les militants, pour les sympathisants de ce parti. Je leur dis : vous voyez, on vous avait prévenu, Marine Le Pen vous avait dit ‘ne participez pas à cette mascarade’", ajoute le frontiste. Et il conclut : "Ca démontre qu’il n’y a plus rien à attendre d’un parti aussi fracturé, qui n’aura pas de leader, qui n’aura pas de chef et donc qui n’aura pas la capacité de peser face au gouvernement socialiste et d’incarner une autre voie".
Alors que les deux camps se disputent la victoire, Éric Ciotti, le directeur de campagne de François Fillon, reconnaît que "l’UMP aujourd’hui est en difficulté, il faut arrêter de prétendre le contraire". "Ce résultat inquiète et il exige de l’unité avec des propos rassembleurs des deux cotés qui évitent d’attaquer et de commettre l’irréparable", poursuit-il.
L’élection du président de l’UMP s’est déroulée dans une "désorganisation absolument incroyable", déplore pour sa part Valérie Pécresse, soutien affiché de François Fillon. Pour elle, la situation actuelle est "ridicule".
"Il y a sans doute quelques problèmes mais Jean-François Copé est arrivé en tête et l’ancien Premier Ministre, qui aujourd’hui, quoi qu’il en soit, a de toute manière perdu, ferait bien d’avoir du fair play", tranche de son côté Nadine Morano, soutien affiché de Jean-François Copé.
Plus rassembleur, Alain Juppé a quant lui lancé un appel au calme et à l’unité, en attendant que la commission de contrôle (Cocoe) désigne le nom du vainqueur. Sur son blog, il regrette de constater que "l’UMP est incapable de dire qui a gagné l’élection à sa présidence".
"Le mouvement sort divisé et donc affaibli de cette confrontation intempestive", analyse-t-il. "Tout au long de la campagne, il s’est moins agi de l’avenir de l’UMP que de celui de deux protagonistes obsédés par l’échéance de 2017", juge l’ancien ministre des Affaires étrangères, qui qualifie la situation actuelle de "lamentable".
Dans le souci d’éviter "l’éclatement du parti", il appelle les deux candidats à faire cesser "immédiatement les invectives qu’échangent leurs partisans".
Source : Europe 1