Invités jeudi soir dans l’émission « Des paroles et des actes » sur France2, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont livrés chacun à de véritables monologues, rapporte Le Parisien. Pendant que Mélenchon se plaise à lancer des critiques virulentes à l’endroit de la patronne du FN, celle-ci choisit de ne pas l’écouter et préfère lire le journal. Si le débat devait être politique, il a tourné en véritable spectacle.
Après avoir décliné l’invitation de la chaîne France 2, Marine le Pen a finalement rejoint le plateau « Des paroles et des actes » mais a refusé catégoriquement de débattre avec le candidat du Front de gauche qu’elle qualifie « d’insulteur public ». Seul véritable échange entre les deux personnalités : « Bonjour madame », « Bonjour monsieur », avec un sourire crispé. S’en suivaient après des attaques verbales plutôt violentes.
« Vous ne servez à rien. Vous ne servez qu’à distiller de la haine. Regardez-moi quand je vous parle », fustige Mélenchon, exaspéré en voyant son interlocuteur plongé dans son journal alors que lui essaie d’aborder des thèmes de campagne. « Dès qu’elle tombe sur quelqu’un qui lui montre que ses argumentaires sont faux, elle regarde ses papiers comme elle est en train de le faire, elle regarde ailleurs car elle a peur », fait-il remarquer.
D’ailleurs, elle s’abstenait, à chaque fois qu’elle le pouvait, de répondre clairement au journaliste ou à son adversaire. Comme elle l’avait prévenu, elle ne débattra pas avec « un petit candidat ». « Ce débat n’a pas de sens, vous n’êtes pas du tout au même niveau électoral que moi », lance-t-elle. Alors, quand le leader du Front de gauche l’interroge sur la question de l’avortement, elle répond : « Je ne débattrai pas, ou alors à deux conditions. Si vous présentez vos excuses et si vous prenez l’engagement solennel de ne pas appeler à voter pour M. Hollande au second tour de l’élection présidentielle ». « Vous pouvez attendre toute la nuit », riposte Mélenchon.
Une chose est sûre, la candidate du FN n’arrive toujours pas à digérer les affronts lancés sur son sujet par Mélenchon. Jeudi soir, l’occasion a été pour elle de les rappeler un à un : « semi-démente », « grand dérangement mental », « bête et stupide »..., « si vous m’aviez insultée, moi, je m’en moquerais (...) mais en m’insultant vous insultez des millions de Français et 40% des ouvriers qui s’apprêtent à voter pour moi », fait-elle valoir.
Pour Marine Le Pen, le présentateur David Pujadas et la rédaction en chef de la chaîne sont les principaux fautifs de l’histoire. Selon elle, l’interviewer voulait surtout un « débat pour logique commerciale ». « C’est une belle affiche, il va y avoir du sang et de l’audimat », s’exclame-t-elle.
De son côté, le candidat du Front de gauche, se plaisait plutôt dans son rôle. « Elle s’est couverte de ridicule », s’est-il réjoui à la fin de l’émission. « C’était amusant de la voir ne sachant que faire, tripotant ses papiers. (...) Elle était prisonnière d’un jeu absurde dans lequel elle s’est elle-même enfermée », a-t-il noté en concluant par « moi, j’ai fait baisser les yeux aux Le Pen ».