François Bayrou, le patron du Modem, a adressé mercredi une lettre à François Hollande et Nicolas Sarkozy, une manière de leur rappeler « ce qui a été essentiel » pour les plus de trois millions d’électeurs qui ont voté pour lui au premier tour.
Ayant donné rendez-vous à ses partisans le 3 mai pour faire part de sa position définitive vis à vis du second tour de la présidentielle, François Bayrou, crédité de 9,13% des suffrages le 22 avril, s’est adressé à François Hollande et Nicolas Sarkozy mercredi à travers une lettre de deux pages.
Le candidat du Modem estime que la crise financière est encore à venir. Il avertit donc les deux candidats encore en lice pour la magistrature suprême que multiplier les « promesses non financées » rajoutées aux déficits commerciaux et budgétaires constituent des menaces considérables pour le modèle social français.
Pour toutes ces raisons, lui de soutenir que l’ « attitude personnelle » de ceux qui prétendent au fauteuil élyséen sera bien plus importante que les programmes qu’ils mettent en avant pour séduire l’électorat. « C’est une question de valeurs, personnelles autant que politiques », insiste-il.
Bayrou dénonce à ce propos « la violence des attitudes et des mots, la guerre d’un camp contre l’autre, la complaisance à l’égard des extrêmes » qui animent la sphère politique française depuis des années.
Concernant le redressement financier du pays, Bayrou estime que les projets des deux candidats ne sont pas à même d’établir un réel équilibre des finances publiques. Il incite donc les deux candidats à réfléchir sérieusement sur la question.
Un autre point qu’il a tenu à insister, l’effondrement du commerce extérieur de la France, une situation qu’il juge non viable. Hollande et Sarkozy devraient à son avis s’atteler à la recherche de stratégies nationales de production, « filière par filière » pour permettre la création d’emplois et de ressources durables pour les ménages français.
Le patron du Modem est également pour l’évolution de la démocratie sociale dans les entreprises. Entre autres « la représentation des salariés, avec droit de vote au conseil d’administrations » dans les sociétés de grande envergure.
S’agissant de l’éducation, Bayrou regrette la situation qui prévale dans les écoles primaires et les collèges. « Des centaines de milliers d’enfants voient leur avenir barré faute de se voir garantir les acquis nécessaires, maîtrise de l’écrit, du chiffre, de la langue », dénonce-t-il.
En guise de conclusion, lui de rappeler les projets qu’il juge les plus urgents, à savoir : l’interdiction du cumul des mandats pour les députés, la diminution du nombre des parlementaires, le renforcement de la parité hommes femmes, le changement de loi électorale pour assurer la représentation des grands courants d’opinion (pour ceux qui obtiennent plus de 5% des suffrages), à l’Assemblée nationale, la consécration de l’indépendance de la justice, le renforcement de celle des medias, l’assainissement du financement de la vie politique, la lutte contre la corruption et enfin la prise illégale d’intérêts.
Des sujets sur lesquels le PS et l’UMP ont chacun pris des engagements sans jamais aller plus loin, selon toujours le patron du Modem.