Convoquée par sa hiérarchie ce vendredi, la juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez s’est retrouvée face à une procédure disciplinaire. La magistrate s’est attiré les foudres pour avoir mis en cause Nicolas Sarkozy dans un livre traitant une partie de l’affaire tentaculaire Bettencourt. D’aucuns s’accordent à dire que cette mesure de sanction était prévisible.
Ce vendredi 30 septembre, une procédure disciplinaire a été engagée contre la juge de Nanterre (Hauts-de-Seine) Isabelle Prévost-Desprez. Dans la matinée, la magistrate accompagnée de son avocat Me Lef Forster s’est rendue à la cour d’appel de Versailles pour un "entretien préalable à l’engagement de poursuites disciplinaires", selon des sources judiciaires. On reproche à la juge de n’avoir pas respecté " l’obligation de réserve, de discrétion ou d’impartialité " qui lui est imposée dans l’exercice de ses fonctions.
Dans le livre "Sarko m’a tuer", co-écrit par deux journalistes du Monde, Isabelle Prévost-Desprez raconte qu’un témoin a dit hors procès-verbal à sa greffière avoir assisté à des remises d’enveloppe d’argent liquide à destination de Nicolas Sarkozy de la part de la milliardaire Liliane Bettencourt en janvier 2007, soit avant les élections présidentielles. Entendus par la justice et la police, le témoin en question, qui n’est autre que l’ex-infirmière de l’héritière de l’Oréal, ainsi que sa collègue greffière, ont toutes les deux démenti les propos de la juge.
Pour rappel, fin 2010, la magistrate nantérienne a été dessaisie de l’affaire Bettencourt à la suite d’une mésentente avec ses frères magistrats.