La France a décidé lundi 2 avril d’expulser cinq islamistes, dont trois imams, accusés de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l’Etat. Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a été chargé d’appliquer ces mesures d’expulsion « en application des décisions du président de la République visant à accélérer (c)es procédures ».
Les cinq personnes expulsées sont présentées par le ministère de l’Intérieur comme des « islamistes radicaux étrangers ». Les trois imams ont été pointés du doigt pour leurs prêches jugés trop radicaux.
L’imam Almany Baradji a été mis en cause pour avoir prôné dans ses prêches « l’antisémitisme, le port du voile intégral, le rejet de l’occident et l’éducation des adolescents jugés difficiles dans des écoles coraniques à l’étranger ».
Le second imam, Saad Nasser Alshatry, d’origine saoudienne, a fait l’objet d’une mesure d’expulsion en raison de ses prêches accusés de porter atteinte aux principes fondamentaux de la République française.
Enfin l’imam Yusuf Yuksel, de nationalité turque, est accusé de promouvoir dans ses prêches « la haine du monde occidental et des juifs ».
Quant au militant islamiste Ali Belhadad, qui avait été condamné pour son rôle dans les attentats de Marrakech en 1994, il est accusé d’avoir « repris des relations assidues avec la mouvance islamiste radicale ». Tandis que Malek Drine, militant islamiste de nationalité tunisienne, est suspecté de « promouvoir publiquement le rejet du monde occidental et le meurtre des personnes qui se détourneraient de l’Islam ». Il « fera prochainement l’objet d’une procédure d’expulsion après avis de la commission d’expulsion, compte tenu de ses attaches familiales en France », précise le ministère de l’Intérieur.
Claude Guéant a souligné que cette première vague d’expulsions d’islamistes n’a rien d’exceptionnel. Le ministre a rappelé que la France a expulsé en 2011 au moins une dizaine de prédicateurs issus des milieux islamistes. Pour autant, le gouvernement a redoublé de vigilance depuis l’affaire Mohamed Merah.
« Ceci dit, après ce qui s’est passé à Toulouse et Montauban nous devons être encore plus vigilants que d’habitude », affirme Guéant sur BFM-TV. Le ministre de l’Intérieur a indiqué que « d’autres mesures d’expulsion interviendront prochainement ».
De son côté, le président Nicolas Sarkozy a précisé que le coup de filet lancé vendredi dans le milieu de l’islam radical en France était l’aboutissement « d’une action de long terme » et n’était « pas lié » aux tueries de Toulouse et Montauban.