C’est la première fois dans l’hémicycle qu’un texte propose un mariage pouvant être contracté « par deux personnes de sexes différents ou de même sexe ». Pour l’élue PS, Sandrine Mazetier, le Pacs créé il y a douze ans, c’est comme si « c’était au siècle dernier ! » et il faut avancer.
Patrick Bloche (PS), celui qui avait porté le texte sur le Pacs, pense qu’il est « nécessaire de franchir une nouvelle étape sur le chemin de l’égalité des droits », et il juge que la France est aujourd’hui « à la traîne »par rapport aux sept pays européens, à savoir la Belgique, l’Espagne, l’Islande, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède, où le mariage homosexuel est reconnu. L’élu socialiste a expliqué aux rares députés de la droite présents dans la salle qu’il s’agit juste « d’ajouter un droit nouveau », et non pas « de réduire les droits des couples mariés hétérosexuels ».
Michel Mercier, Le Garde des Sceaux, lui a alors lancé :« Vous ne serez pas surpris : le gouvernement n’est pas favorable à ce texte ». Pour le ministre, « si un fort mouvement vers une égalité des droits entre les partenaires d’un Pacs et des époux a été entrepris par le gouvernement », le mariage doit rester « une institution, à la base de la cellule familiale ».
Le soutien de Jean-Louis Borloo
Le président du parti radical soutient « à titre personnel » le mariage homosexuel. « Je voterai pour. Quelqu’un qui peut incarner une dimension d’homme d’Etat se doit de montrer le chemin », a-t-il déclaré avant de rajouter : « La célébration publique de l’amour est le plus beau symbole de lutte contre la discrimination ».
Pour l’ancien ministre de l’écologie, le Pacs « a résolu des problèmes », et il représente « une avancée indiscutable ». Jean Louis-Borloo souligne néanmoins que le Pacte civil de Solidarité n’a jamais pu résoudre« le problème de fond », qui n’est autre que « la discrimination ».
Borloo invite ses compatriotes à prendre exemple sur l’Espagne, un « pays ultra-catholique » mais où l’homosexualité est très bien acceptée.