Si à droite, on loue « la cohérence et la vision » des mesures annoncées par le président de la République, dans l’opposition, on raille plutôt un programme qui n’a « l’austérité comme seule perspective ».
Hier, Nicolas Sarkozy a donné une conférence de presse à l’issue de laquelle
32 mesures ont été annoncées. Tout un programme chiffré d’une quinzaine de pages que le président sortant compte mettre en œuvre s’il parvient à obtenir un second mandat. Aussitôt les annonces faites, les réactions de la classe politique n’ont pas tardé.
Il faillait s’y attendre, son principal rival socialiste a été le premier à émettre ses propres lectures sur le projet. « C’est la prolongation des erreurs et des échecs. Il avait annoncé un grand événement. Comme souvent, il ne s’est rien produit. Toutes les mesures qu’il a égrenées, nous les connaissions déjà. C’est son bilan en pire », a fustigé François Hollande. Selon lui, le programme du candidat UMP n’a que « l’austérité comme seule perspective ». En raillant son rival, il en a également profité pour faire valoir que « les Français ont le choix, je représente le programme du changement ».
Un avis partagé par de nombreuses personnalités PS. Pour les porte-parole Najat Vallaud-Belkakem et Bruno Le Roux, « une montagne qui a accouché d’une souris pathétique ». Selon eux, Nicolas Sarkozy est un « candidat autiste par rapport à son bilan » et un « embrouillamini de propositions sans aucune cohérence ».
« Quelle différence avec ça ! », s’est interrogé Bruno Le Roux au QG du candidat socialiste en comparant l’« agenda du changement » publié la veille par François Hollande et les 32 mesures annoncées par Sarkozy le lendemain.
« Tout ça pour ça », a raillé de son côté celui qui a conçu le projet d’Hollande, Michel Sapin. « Nous avons vu un candidat hésitant, crispé, mal a l’aise, un peu perdu. Au fond, il n’y croit pas. C’était un ‘exercice oblige’ pour lui, il a voulu le faire le plus tard possible, le moins précis possible. Il s’est livré à contrecœur et cela s’est vu », a commenté l’ancien ministre de l’économie.
Le lepéniste Louis Alliot a quant à lui parlé d’un candidat « qui fait campagne » sur des « idées » du FN. Entre autres « le gel des contributions à l’Europe que le Front national demande depuis au moins 20 ans ». Florian Philippot, directeur de campagne de Marine le Pen, a pour sa part vu dans le programme de Sarkozy une « succession d’annonces électoralistes ».
« Il a repris une tonalité anti-européenne, un recentrage vers une droite dite populaire qui flirte avec des mesures démagogiques et simplistes » s’est indigné, de son côté, l’écologiste Jean-Vincent Placé. Selon lui, il n’y avait « pas d’annonces du tout » dans tout ce que le candidat UMP a soutenu hier en marge de sa conférence de presse.
Puis, dans un communiqué daté d’hier soir, Nicolas Besancenot, parlant au nom du NPA, a estimé que le projet de Sarkozy n’est autre qu’« une purge libérale doublée d’une pluie de boucs émissaires : les immigré, les chômeurs, les syndicats ».
Pour sa part, l’association SOS Racisme regrette qu’ « à l’heure où il s’agit avec une grande acuité de dire aux Français comment le vivre-ensemble et l’égalité seront renforcés, Nicolas Sarkozy présente un programme qui ignore superbement la question de la lutte contre les discriminations (raciales, sexistes, homophobes, handicapophobes) ».
Mais au sein du parti majoritaire, le ton a été bien différent. « Ce projet est le seul et unique chemin vers l’espoir et la confiance. Contrairement à François Hollande qui accumule des propositions sans fondement ni financement, Nicolas Sarkozy s’engage lui pour un équilibre de nos finances publiques en 2016 », a soutenu NKM, la porte-parole du président-candidat.
Dans un communiqué, l’élue UMP Valérie Rosso-Debord a parlé de mesures dont « la cohérence et la vision » ont été bien mises en valeur.
Enfin, selon le ministre français des Transports, Thierry Mariani, « Nicolas Sarkozy vient de montrer une fois de plus combien il avait la stature d’un chef d’Etat face à un candidat socialiste qui décidément ne pourra jamais enfiler ce costume ! ». « Les Français ne savent toujours pas quel programme sera véritablement mis en œuvre à gauche, le jeu des alliances ressemblant davantage au ‘sac d’embrouilles’ avec le Front de gauche et les Verts, au moins, avec Nicolas Sarkozy, les choses sont claires ! », a-t-il conclu.
Sources : 20 minutes- Le Télégramme- BFMTV