Devant des milliers de partisans, le président-candidat s’est lancé dans une envolée lyrique pour présenter sa vision de « la France de demain », en appelant « à la Nation » pour « construire un nouveau modèle de la croissance ».
A six jours du premier tour, Nicolas Sarkozy abat ses dernières cartes afin de mobiliser sa base électorale et convaincre « la majorité silencieuse ». Dans un discours de quarante minutes, devant plus de 100 000 personnes sur la place de la Concorde, le président-candidat a lancé un « appel au peuple de France » pour faire bloc contre le « rien ne nous arrêtera » égrené par son principal rival du PS François Hollande, donné vainqueur au second tour par tous les sondages.
En dépit de ces pronostics peu flatteurs, le candidat de l’UMP ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et n’a pas hésité à tracer « les voies de l’avenir ». Dans une envolée lyrique qui lui était peu habituelle, il a détaillé sa vision de la France de demain. Il s’est tourné vers « la Nation » et le « peuple de France » pour construire ensemble un « nouveau modèle de croissance » et « organiser les conditions des nouvelles trente glorieuses du XXIe siècle ».
Le président sortant s’est donné des raisons d’espérer avec son « nouveau modèle social », fondé sur une volonté collective de tous les citoyens. En citant tour à tour l’écrivain italien Malaparte, Victor Hugo ou Charles Péguy, Nicolas Sarkozy a rappelé notamment que les Français, contrairement aux Italiens ou aux Anglais, comptent parmi les rares peuples du monde qui « considèrent l’histoire comme un fait de la volonté des hommes ».
« Nous avons fait l’erreur, ces trente dernières années, d’oublier les nations, car ce sont elles qui font l’histoire », argumente-t-il, appelant le peuple de France à se serrer les coudes pour « déconstruire un État bureaucratique, et construire un État entrepreneur, qui refuse la drogue de la dépense publique ».
« Où voulons-nous aller ? », s’interroge à plusieurs reprises le chef de l’Etat sortant qui a pris à son compte la célèbre phrase de l’ancien pape Jean-Paul II : « Peuple de France, n’ayez pas peur ! Ils ne gagneront pas si vous décidez que vous voulez gagner ! »