L’ancien président Jacques Chirac critique vivement le chef d’état français actuel dans le second tome de ses Mémoires intitulé « Le temps présidentiel » (Editions NiL). Le moins que l’on puisse dire, c’est que Chirac ne mâche pas ses mots. Cette semaine, ‘Le Nouvel Observateur’ et ‘Le Point’ publient des extraits de l’ouvrage.
Dans son livre, l’ex-chef de l’Etat qualifie Nicolas Sarkozy de « nerveux, impétueux ne doutant de rien et surtout pas de lui-même ». Jacques Chirac y explique d’ailleurs que le président actuel serait à l’origine de toutes les attaques contre lui. Celui-ci évoque notamment l’affaire des terrains de Vigneux (ndlr : où sa belle famille était mise en cause à seulement quelques mois avant la présidentielle de 95), Jacques Chirac déclare : « il m’a toujours manqué la preuve qu’elle avait été initiée par le ministre du Budget, Nicolas Sarkozy ». Rappelons que ce dernier était à l’époque alors porte-parole d’Edouard Balladur.
Jacques Chirac reconnait tout de même « une qualité indéniable » à Nicolas Sarkozy, « celle d’avancer toujours à découvert ». « Ses ambitions présidentielles sont vite devenues transparentes, à peine est-il arrivé Place Beauvau, quitte à paraître anticiper quelque peu sur des échéances qui n’étaient pas immédiates. Mais je me suis aussitôt refusé à entrer dans le rapport de forces qu’il tentait d’établir entre nous, considérant que celui-ci ne pouvait être que destructeur pour nos institutions », rajoute-t-il.
Même si Jacques Chirac a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy lors de la dernière présidentielle en 2007, on apprend que ce n’était pas vraiment de tout cœur. L’ancien président raconte que le soir de l’élection, avec tous ses proches, chacun d’eux écoutait « avec la plus grande attention chaque phrase, chaque mot qu’il prononce, guettant secrètement le moment où il citera sans doute le nom de celui auquel il s’apprête à succéder, ou même le remerciera du soutien qu’il lui a apporté ». Si vous vous souvenez, cet instant n’est jamais venu. A ce sujet, l’auteur déclare : « Pour ma part, je m’abstiens de manifester la moindre réaction », en soulignant : « Mais au fond de moi, je suis touché et je sais désormais à quoi m’en tenir ».