Face aux journalistes Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin , le chef de l’Etat Emmanuel Macron a parlé de plusieurs dossiers, dont l’intervention en Syrie, le blocage des universités, ou encore la réforme de la SNCF.
Les journalistes Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin ont questionné Emmanuel Macron sur les récentes frappes militaires de la France, des États-Unis et de la Grande-Bretagne en Syrie, dans la nuit de vendredi à samedi. Rappelons que trois sites de production d’armes chimiques du régime de Bachar al-Assad étaient la cible. Pour y répondre, le chef d’État a indiqué que ces frappes étaient légitimes. Cependant, il a assuré que la France n’a en aucun cas déclaré la guerre à la Syrie.
"Nous avons réussi l’opération sur le plan militaire. Nous étions arrivés à un moment où cette frappe était indispensable pour pouvoir redonner de la crédibilité à la parole de notre communauté internationale", a –t-il précisé.
Je veux commencer par rendre hommage à nos soldats, grâce à qui l’opération menée en Syrie a été réussie. #MediapartLive #MacronBFMTV pic.twitter.com/VGKQlX0iUE
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 avril 2018
Emmanuel Macron a également accusé son homologue russe, Vladimir Poutine, d’être complice des attaques à l’arme chimique menées par le régime syrien. "Nous avons simplement œuvré pour que le droit international et pour que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ne soient pas lettre morte", a-t-il déclaré. Le président de la République a pour but de négocier avec les Russes et les Turcs afin de trouver une solution politique en Syrie.
Concernant la nouvelle réforme de la SNCF, Emmanuel Macron s’est engagé à ce que cette entreprise reste publique avec des titres incessibles. "À partir du 1er janvier 2020, date d’entrée en vigueur de la réforme, l’État reprendra progressivement de la dette", a-t-il annoncé.
Le président de la République a également parlé de la performance de la SNCF, ainsi que l’absence d’investissements de l’État dans le passé. Il souhaite moderniser la SNCF en promettant de garder les actuels salariés sous leur statut. "Il ne s’agit pas de stigmatiser les cheminots, (…) ils font tourner la SNCF", a-t-il assuré.
Jamais je n’ai dit ou laissé dire que la situation de la SNCF était de la faute des cheminots. Ils font tourner la SNCF. Je les respecte. #MediapartLive #MacronBFMTV
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 avril 2018
"On continue à alimenter un système déséquilibré. La loi sera votée en première lecture mardi à l’Assemblée. (…) Il y aura ensuite le temps du dialogue dans l’entreprise, (…) les partenaires auront à inventer une nouvelle convention", a annoncé Emmanuel Macron. Le chef d’État a également indiqué que les usagers de la SNCF ont déjà payé sa part dans la rénovation du système ferroviaire, par le biais de la hausse du prix des billets. Il a donc indiqué que les dirigeants de cette entreprise ne devront pas être attaqués. "Je n’opposerai pas les cadres, en donnant leur salaire en pâture, (…) aux cheminots", a défendu Emmanuel Macron.
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Les deux journalistes Bourdin et Plenel n’ont pas hésité à parler des blocages dans les universités françaises. Le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé ces bloqueurs dans les universités. "Ce sont des professionnels du désordre, des groupes qui mènent un projet politique, dont la finalité est le désordre. Jamais les forces de l’ordre n’interviennent sans la demande du président de l’université, avec l’indépendance qui est la sienne", a-t-il justifié.
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De l’autre côté, Emmanuel Macron a indiqué que l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes sera faite jusqu’au 23 avril. "Il y a plus d’une soixantaine de gendarmes blessés, c’est inadmissible. Je crois en l’ordre républicain. Il y a une phase de négociation dans le cadre républicain, mais, pour le reste, l’ordre sera fait parce que la République a besoin d’ordre. Cette occupation a presque dix ans d’âge (...) Il n’y a plus de raison d’être là. Ils sont là en occupant illégalement le domaine public", a-t-il fait remarquer.
Plus d’une soixantaine de gendarmes ont été blessés dans l’opération d’évacuation de la ZAD, par des gens qui n’avaient aucune raison d’être là. C’est inacceptable. #MediapartLive #MacronBFMTV https://t.co/ADKDUwqLJR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 avril 2018
Interrogé sur la Loi asile-immigration, Emmanuel Macron a indiqué que les parlementaires sont libres et exprimeront leur conviction. D’ailleurs, il a précisé que le chef de groupe Richard Ferrand faisait son rôle à la perfection. "C’est cela le débat. Je crois en une démocratie où les parlementaires ne sont ni des godillots ni des frondeurs. Il y a des désaccords, je les assume. Mais contrairement à l’idée que vous laissez s’installer, il y a un débat démocratique dans la majorité", a ajouté le chef de l’État. Le président de la République a pris l’une des célèbres citations de Michel Rocard en indiquant que "la France ne peut pas prendre toute la misère du monde".
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Concernant la place de la religion musulmane en France, Emmanuel Macron a affirmé que "l’islam est là" s’expliquant sur des réalités sociales et démographiques. "Plusieurs concitoyens ont peur de ce fait nouveau, (…) il se nourrit d’un fait que nous devons regarder en face, c’est l’islamisme radical. Il faut être intraitable, car c’est une lèpre de la société ", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a déclaré que depuis son arrivée au pouvoir, trois mosquées accueillant des prêches islamistes radicaux avaient été fermées. Concernant le port du voile islamique, Emmanuel Macron a refusé une quelconque loi afin de l’interdire dans l’espace public. "Je respecte la femme voilée, mais je veux être sûr d’une chose, c’est que c’est choix. (…) Nous devons le tolérer", estime-t-il.
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Emmanuel Macron voudrait rendre du pouvoir d’achat aux Français par le travail. Il a indiqué que la hausse de la CSG de 1,7 point est la cause de cette hausse du pouvoir d’achat. Cette mesure affectait malheureusement les retraités. "Aujourd’hui, il y a trop de gens qui travaillent dur, mais qui ne gagnent pas suffisamment de leur travail. Il faut remettre la France au travail, et donc que le travail paye mieux ", a-t-il précisé.
Il y a des Français qui travaillent dur, mais qui ne gagnent pas assez avec leur travail. Les réformes que nous prenons sont d’abord faites pour eux. #MediapartLive #MacronBFMTV
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 15 avril 2018
Le chef d’État a, par ailleurs, rappelé qu’il souhaite exonérer progressivement les Français de leur taxe d’habitation. La question de l’impôt Le chef de l’État Emmanuel Macron a promis la stabilité fiscale et a indiqué qu’il n’y a pas encore de décision prise concernant une éventuelle modification de la taxe foncière. "Il n’y aura pas de création d’un nouvel impôt, ni local ni national. Il n’y aura pas d’augmentation de la fiscalité d’ici 2022. Il faut recomposer dans le cadre d’un dialogue la fiscalité locale pour la répartir entre les communes les départements et les régions. Mais il n’y aura aucune augmentation", a-t-il assuré.
Emmanuel Macron a parlé du procès que son prédécesseur a fait à son encontre en avouant que chacun a sa vérité. "J’ai du respect pour François Hollande. Il a été le président de la République française, j’ai été son conseiller puis son ministre. Quand j’ai eu des désaccords en tant que conseiller, je suis parti, en ne demandant rien. (…) J’ai été rappelé comme ministre. Je ne prends pas les ministres pour des obligés. (…) J’ai assumé des désaccords, je peux regarder en face tout ce que j’ai fait", a-t-il rappelé.
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(Source : Le Figaro)