La candidate d’Europe Ecologie les Verts pour l’élection présidentielle Eva Joly, qui sera en visite dans l’île ce week-end, a jeté le trouble à gauche en n’appelant pas clairement à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle. Son porte-parole Yannick Jadot a préféré démissionner.
Après le désaccord sur le nucléaire qui a opposé Verts et ténors du Parti Socialiste, la candidate EELV pour l’élection présidentielle a fait chanceler l’unité à gauche en refusant de se prononcer sur une éventuelle consigne de vote au second tour hier matin sur RTL. En cas de qualification du candidat socialiste, celle qui porte les écologistes n’est donc pas certaine d’appeler à soutenir François Hollande.
Un refus qui a provoqué de vives turbulences au sein de la gauche. Marquant une nouvelle fois sa différence avec le Parti Socialiste, "Je ne me trompe pas d’ennemi, mon objectif est de battre Nicolas Sarkozy", a déclaré la candidate. Pourtant, cette interview a littéralement jeté un froid et les réactions ne se sont pas faites attendre. Yannick Jadot, le porte-parole de la candidate, n’a pas tardé à annoncer sa démission via le réseau Twitter.
Dans son propre camp, les critiques ont fusé. "Pour l’instant, Eva Joly fait les mauvais choix politiques", a estimé l’eurodéputé Daniel Cohen-Bendit, avant d’ajouter "qu’elle veuille marquer la différence entre les écologistes et le PS c’est normal , mais il faut faire la différence entre concurrents et adversaires". Noël Mamère a également taclé la candidate en déclarant : "Si Eva Joly ne dit pas maintenant qu’elle soutiendra François Hollande au second tour, elle fera campagne sans moi".
Sentant le danger de se faire lâcher par son propre parti, la candidate a rectifié le tir en déclarant qu’elle appellerait bien à voter François Hollande au second tour, expliquant via un message twitter qu’elle "n’était pas femme à cultiver l’ambiguité".