Annoncée dès le début de la semaine, l’audition du ministre du Travail Eric Woerth dans le cadre de l’Affaire Bettencourt a commencé ce matin, à son ministère.
Les enquêteurs de la brigade financière se sont rendus au siège du ministère du Travail ce matin pour interroger le ministre Eric Woerth, apprend-on de source policière. Son avocat a aussi annoncé que l’audition de son client par la brigade financière était programmée pour ce jeudi.
M. Woerth doit être entendu comme témoin par les policiers sur le contenu des enregistrements clandestins réalisés entre mai 2009 et mai 2010 au domicile de la milliardaire Liliane Bettencourt.
A plusieurs reprises, le ministre avait fait part de son souhait à être entendu, considérant n’avoir rien à se reprocher dans cette affaire. Il espère ainsi pouvoir balayer d’un revers de la main les soupçons de conflits d’intérêts et de complicité de fraude fiscale en faveur de l’Empire L’Oréal portés à son encontre.
Les enquêteurs vont donc essayer de déterminer un éventuel lien entre trois faits douteux : l’embauche de sa femme Florence Woerth auprès de Clymène, société chargée de la gestion de la fortune de l’héritière de l’Oréal ; l’attribution de la Légion d’honneur en 2008 à Patrice de Maistre, le patron de Clymène ; et une présumée évasion fiscale de Liliane Bettencourt.
L’audition d’Eric Woerth a reçu la semaine passée le feu vert de l’Elysée. Répondant à une requête du parquet de Nanterre, le conseil des ministres a autorisé le 21 juillet l’audition du ministre par la brigade financière. Une audition qui intervient après une perquisition menée mercredi au domicile de la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), afin d’éclaircir les circonstances dans lesquelles ont été réalisés les enregistrements clandestins.
A titre de rappel, des enregistrements pirates ont été réalisés entre mai 2009 et mai 2010chez Liliane Bettencourt dans le cadre de l’affaire abus de faiblesse qui met en cause le photographe François-Marie Banier. C’est le majordome de la milliardaire, Pascal Bonnefoy, qui se chargeait de l’opération, à la demande de Françoise Bettencourt-Meyers, afin de déterminer la fragilité psychologique de la milliardaire âgée aujourd’hui de 87 ans.