Un an après l’éclatement de l’affaire du Carlton dans laquelle il est cité, Dominique-Strauss-Khan sera enfin entendu mardi matin par les enquêteurs de la police judiciaire lilloise. Selon une information de La Voix du Nord, cette audition qu’il a lui-même sollicitée à deux reprises sera placée sous le régime d’une garde à vue et pourra durer 48 heures voire plus.
Pour mettre fin « aux insinuations et extrapolations hasardeuses et encore une fois malveillantes » selon ses dires, l’ex-patron du FMI, DSK, avait souhaité être entendu depuis octobre 2011 dans l’affaire du Carlton, dans laquelle 8 autres personnes avaient été impliquées pour « proxénétisme aggravé » et « association de malfaiteurs ». Le jour fatidique est donc arrivé pour lui. Il est convoqué à Lille mardi matin pour une audition de 48 heures par la police judiciaire. Dans cette affaire lilloise, DSK risque une mise en examen pour abus de biens sociaux et proxénétisme.
Il devra ainsi donner sa version des faits, notamment sur la nature de sa relation avec David Roquet de chez Eiffage et Fabrice Paszkowski , tous deux soupçonnés d’avoir été ses bailleurs lors de ses escapades libertines en 2010 et 2011 à Lille, à Paris, en Europe et aux États-Unis. Des voyages qu’il aurait entrepris en compagnie de « libertines, de secrétaires d’Eiffage, de prostituées issues du vivier du proxénète Dodo la Saumure (un Français exerçant à la frontière belge) », précise le quotidien.
Depuis que cette histoire a éclaté, DSK avait toujours clamé son innocence. Il disait n’avoir rien fait d’illégal. En recevant sa convocation, il a déclaré : « Ils n’ont pas la matière à me mettre en examen ».
« La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur. Ce n’est pas moi », confiait-il à Michel Taubmann, auteur du livre «
Affaires DSK, la contre-enquête », à la mi-octobre.
« J’ai participé à des soirées libertines, c’est vrai. Mais d’habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées. (…) Quand quelqu’un vous présente sa copine, vous ne lui demandez pas si c’est une prostituée », a-t-il insisté.
S’expliquant sur le deuxième chef d’inculpation, celui d’abus de biens sociaux, il expliquait à son écrivain attitré que « quand on vous invite à une soirée, vous ne demandez pas à voir la facture, pour vérifier si c’est votre ami ou son entreprise qui paie ».
Après cette convocation à Lille, l’ancien patron du FMI devra également être entendu dans l’affaire du Sofitel de New York. Une première audience civile est en effet prévue d’ici quelques semaines au tribunal du Bronx. Cette procédure engagée par les avocats de Nafissatou Diallo risque de coûter plusieurs millions de dollars à DSK.