A l’orée de la campagne des primeurs 2009, la place de Bordeaux enregistre des hausses importantes de prix pour cette année qualifiée d’exceptionnelle, à un niveau supérieur ou égal au dernier millésime de référence en 2005, a-t-on appris vendredi auprès de spécialistes du courtage bordelais.
BORDEAUX (AFP) - A l’orée de la campagne des primeurs 2009, la place de Bordeaux enregistre des hausses importantes de prix pour cette année qualifiée d’exceptionnelle, à un niveau supérieur ou égal au dernier millésime de référence en 2005, a-t-on appris vendredi auprès de spécialistes du courtage bordelais.
"On est au premier tiers de la campagne, un certain nombre de prix sont sortis et la tendance c’est le prix de 2005 voire plus, alors que les prix de 2005 étaient déjà très élevés", a-t-on indiqué dans le milieu des courtiers spécialisés.
De l’avis de tous, le millésime 2009 est une excellente année. Le célèbre critique américain Robert Parker a attribué des notes élogieuses, comparant le millésime aux grands 1929 ou 1959. "L’année du siècle", selon Bernard Magrez, propriétaire d’une quarantaine de châteaux dans le monde, dont quatre grands crus classés, selon lequel "la qualité justifie que ce soit plus cher qu’en 2005".
Mais les spécialistes ne cachent pas leur inquiétude. "Les hausses sont importantes. Si elles sont encore acceptables" pour les premiers vins à avoir sorti leurs prix, car "on est sur des prix qui restent abordables" (entre 20 et 30 euros prix consommateur), "ça va coincer pour les grands crus qui sont déjà à un prix très élevé", explique l’un des courtiers en vue de la place.
Sur les quelque 300 châteaux présents sur le marché des primeurs, une centaine d’entre-eux ont sorti leurs prix mais encore "peu de majeurs". "On n’est pas encore dans les stratosphériques", estime-t-on de même source. Les grands médocs qui "traditionnellement donnent le LA" et les autres grands crus classés attendent la fin du salon du vin Vinexpo le 27 mai à Hong-Kong pour afficher leurs prix. "On sent que ces prix font peur, pour la suite, pour les grandes marques", ajoute-t-on au regard des premières réactions d’acheteurs.
"Il y a une hausse des prix totalement justifiée", estime Sylvie Cazes, présidente de l’Union des grands crus de Bordeaux, "le millésime est formidable et il faut prendre en compte les quatre dernières années qui avaient subi une forte baisse".
Elle a jugé "possible" que les grands crus augmentent leurs prix par rapport à 2005. Si "on voit que la réception des marchés est bonne, c’est justifié", a-t-elle dit.
"Tout a été vendu en quelques heures" pour les châteaux dont les prix ont été fixés, a ajouté cette propriétaire viticole bordelaise, "le contexte est très positif", a-t-elle dit, insistant notamment sur la montée en puissance du marché asiatique.