Le candidat socialiste François Hollande a tenu une longue conférence de presse organisée mercredi après-midi à Paris au cours de laquelle il est revenu sur les points forts de ses promesses présidentielles.
Pendant une heure et demie et devant des centaines de journalistes français et étrangers, François Hollande a abordé différents sujets, notamment sur le vote du Front national, la reconstruction de l’Europe, les exilés fiscaux…
A onze jours du second tour de l’élection présidentielle, le candidat PS a reconnu "le haut niveau du Front national (17,9%)", imputant la "grande responsabilité" au président-candidat Nicolas Sarkozy.
"L’accumulation des promesses non tenues y est pour beaucoup, la responsabilité du candidat sortant est grande", juge-t-il, pointant une politique qui exacerbe la "crise financière, économique, sociale", la "défiance à l’égard de l’Europe" et la "peur du monde".
"Je ne sais pas si elle sera payée en retour mais si elle l’était, elle serait payée cher", estime François Hollande, qui fustige la conquête des électeurs d’extrême droite engagée par Nicolas Sarkozy.
Selon le service de presse du candidat socialiste, au moins 280 journalistes, dont 75 de la presse étrangère, ont répondu présent à la conférence de presse.
A une semaine du
débat qui l’opposera à Nicolas Sarkozy à la télévision - programmé mercredi 2 mai - , François Hollande s’est plié volontiers à un exercice de questions-réponses avec les professionnels des médias. Au sujet de la reconstruction de l’Europe, le socialiste propose de renégocier le traité de discipline budgétaire pour permettre plus de croissance et moins d’austérité.
Il a indiqué que s’il est élu par les Français président de la République, il effectuera son premier voyage officiel en Allemagne, où il sera habilité "par le suffrage à ouvrir cette discussion ferme et amicale avec (la chancelière) Mme Merkel".
A la question d’un journaliste suisse qui l’interrogeait sur les exilés fiscaux, François Hollande a appelé à une "forme de patriotisme". "Je veux parler à ces contribuables : il n’y pas de spoliation à craindre mais un effort de justice à engager", soutient-il.
Quand une journaliste chinoise lui a demandé s’il souhaite rencontrer le dalaï-lama, il a répondu que s’il est élu chef de l’Etat, le protocole veut qu’il rencontre d’abord le président chinois. S’adressant à un reporter africain, il a réaffirmé sa détermination à mettre fin à la "Françafrique" afin de construire des relations basées sur la confiance et la solidarité.
Interrogé pour savoir s’il a déjà en tête l’idée ou l’identité de son prochain Premier ministre, François Hollande a esquivé en disant que la présidentielle ne doit pas être considérée comme un "ticket" pour deux personnes seulement, mais que cette nomination sera faite en temps opportun.
S’il parvient au sommet de l’Etat, François Hollande a promis de rendre compte de sa politique devant la presse tous les six mois, et ce, pas forcément sous les toits de l’Elysée.
Il a par ailleurs confirmé qu’il attendrait l’annonce des résultats du second tour dans son fief de Corrèze. "Le soir du 6 mai et quel que soit le sort qui me serait réservé, je serai à Tulle", déclare-t-il.