Dans son édition du jour, Le Monde accuse les services secrets d’avoir espionné un de ses journalistes en charge du dossier Bettencourt, et dénonce une "violation de la loi sur le secret des sources". Sur France Info, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant confirme qu’il y a bel et bien eu des "repérages de communications téléphoniques" et non des "écoutes téléphoniques ".
L’affaire Bettencourt est décidément relancée. Le quotidien Le Monde revient ce jeudi sur l’affaire d’écoutes téléphoniques dont aurait été victime un de ses journalistes.
"Contrairement aux affirmations officielles et répétées de l’exécutif, la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) – le contre-espionnage français – a bien procédé à l’examen des appels téléphoniques passés par notre collaborateur Gérard Davet, entre le 12 et le 16 juillet 2010, afin de tenter d’identifier ses sources. Ce faisant, les services secrets ont, sur ordre, violé la loi sur le secret des sources pour tenter de colmater les fuites du dossier Bettencourt", s’indigne Le Monde, qui a eu accès à deux télécopies classées " confidentielles " adressées par le contre-espionnage à Orange.
Des enquêteurs ont en effet mis la main sur ces documents grâce à une commission rogatoire délivrée par une juge d’instruction de Paris. Selon les informations du Monde, la DCRI aurait réclamé les factures téléphoniques détaillées liées au téléphone portable du journaliste Gérard Davet pour tenter d’identifier ses sources dans l’affaire Bettencourt.
Rappelons que le journal a déjà déposé plainte et une information judiciaire a été ouverte le 13 mai dernier pour "violation du secret des sources".
Aujourd’hui, sans démentir les accusations du Monde, Claude Guéant déclare sur France Info que les services secrets ont bien mené des "repérages de communications téléphoniques, ce qui est tout à fait différent d’écoutes"."Il s’agissait de rechercher l’auteur de la divulgation à l’intérieur de l’administration de procédures judiciaires, ce qui est tout à fait scandaleux", explique le ministre de l’Intérieur. "Pour le reste, une plainte a été déposée par Le Monde et la justice dira ce qu’il en est", conclut Claude Guéant.