D’ici quelques semaines, les Français se prononceront sur celui ou celle qui dirigera le pays où sur plus de 65 millions d’habitants, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes. Ce 8 mars, journée de la femme, est l’occasion de revoir ce que les candidats à l’Elysée promettent aux femmes. Le Parisien fait le tour des mesures qui militent pour la cause féminine.
Un sondage LH2 pour Yahoo paru mardi a révélé que « 22% des Français citent François Hollande comme le plus à même de favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes ». La même étude souligne que le candidat socialiste devance largement Nicolas Sarkozy (13%), François Bayrou (11%) et Marine Le Pen (10%) concernant ce sujet. Mais quelles sont ces propositions qui arrivent à séduire la gent féminine ?
Pour sa part, François Hollande s’engage à défendre « l’égalité des carrières professionnelles et des rémunérations entre les femmes et les hommes », comme il le stipule dans sa proposition n°25. Pour celui qui milite pour la création d’un ministère des droits des femmes, il sera intolérant envers les entreprises qui n’adhèrent pas à cette cause. Et les sanctions peuvent êtres très sévères « notamment par la suppression des exonérations de cotisations sociales ». Dans sa proposition n°48, le candidat avertit entre autres les partis politiques qui ne respecteraient pas la parité que les sanctions financières seront « alourdies ».
Quant à Nicolas Sarkozy, l’ensemble de son programme présidentiel ne sera dévoilé que lors de son grand meeting au parc des expositions de Villepinte le 11 mars prochain. Cependant, lors de son intervention sur RMC/BFMTV jeudi matin, le candidat à sa propre succession a déjà annoncé la création d’une agence de recouvrement des pensions alimentaires « pour soulager les mères qui n’arrivent pas à s’en sortir ». « Tant de pensions alimentaires ne sont pas payées ! Je propose la création d’une agence qui recouvrera les pensions alimentaires en lieu et place d’une femme abandonnée par le père de ses enfants », a avancé le candidat de l’UMP. Nicolas Sarkozy déplore en effet que « le fisc a la connaissance de toutes les pensions qui sont versées par les pères, puisque les pères les déduisent de l’impôt sur le revenu, mais il n’a pas connaissance de la situation, de l’autre côté de la mère ». Il s’agit alors d’un programme de soutien aux familles monoparentales.
De son côté,Eva Joly de l’EELV avertit qu’« aucune aide publique ne sera accordée aux entreprises qui n’assurent pas l’égalité salariale effective : ni subvention, ni exonération, ni marché public ». Pour celle qui consacre une grande partie de son programme à la thématique « L’égalité femmes-hommes en marche », le congé parental sera transformé en un crédit-temps réparti à parts égales entre les parents, l’accès à la contraception sera facilité pour les jeunes filles. La candidate prévoit par ailleurs une « loi-cadre contre les violences faites aux femmes » et un « plan d’éducation et de formation afin de lutter contre les stéréotypes de genre ».
Pour François Bayrou du Modem, il juge nécessaire la création d’un ministère de l’Egalité pour lutter contre toutes les discriminations. « Je vais créer un ministère de l’Egalité, qui sera chargé de la lutte contre les discriminations pas seulement celles liées à l’immigration, mais celles dues au sexe, les discriminations contre les femmes, à l’emploi qui frappe souvent des jeunes issus de quartiers, qui n’ont pas la bonne adresse », a affirmé le candidat centriste à la présidentielle en février. François Bayrou propose également l’introduction d’un « mode de scrutin proportionnel pour obtenir l’égalité hommes/femmes à l’Assemblée ».
Jean-Luc Mélenchon quant à lui, entend« se débarrasser du patriarcat ». Ce leader du Front de gauche réclame aussi un « ministère des Droits des femmes et de l’Egalité » mais propose parallèlement qu’« une négociation annuelle entre les partenaires sociaux sur le respect de légalité professionnelle (embauche, salaires, retraites, promotions) au niveau des branches et des entreprises », puisse se tenir. « Un texte de loi anti sexiste » figure également parmi les propositions du candidat.
Pour la candidate du FN, les projets qui visent spécifiquement la famille sont plus mis en avant dans son programme présidentiel que ceux traitant particulièrement la question de l’égalité hommes-femmes. Lors d’un entretien accordé à TF1 mardi, Marine Le Pen a affirmé sa position sur un déremboursement de l’IVG pour financer des dépenses de santé « qui ne peuvent être évitées ». Elle entend par ailleurs « instituer une véritable politique familiale volontariste, nataliste et ambitieuse » en évoquant « le libre choix pour les femmes (qui) doit pouvoir être aussi celui de ne pas avorter », « la possibilité d’adoption prénatale » et l’« amélioration des prestations familiales pour les familles nombreuses ». La patronne du FN promet aussi l’« abaissement de l’âge de la retraite pour les mères ayant élevé au moins trois enfants ou ayant élevé un enfant handicapé » et la « création d’un revenu parental »
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Nathalie Arthaud de la Lutte Ouvrière pour sa part consacre un chapitre entier sur l’ « inégalités hommes-femmes » dans son programme. « Chaque année, les statistiques publiées sur la question révèlent qu’en France, en matière de salaire, d’emploi, de retraite ou de travail domestique, l’écart entre les hommes et les femmes demeure, voire s’aggrave », observe la candidate. C’est pour cette raison qu’elle veut « imposer l’alignement des salaires et des conditions de travail des femmes sur ceux des hommes, c’est-à-dire imposer aux patrons l’arrêt du scandale de la surexploitation des femmes ».
Dupont-Aignan du Debout la républiquese fixe comme objectif du quinquennat « l’égalité salariale ». Selon lui, « les gaullistes ont toujours fait avancer la cause des femmes, depuis le droit de vote en 1944 ou la pilule en 1967 », et il entend poursuivre l’effort. Il veut en plus faire de la lutte « contre les violences conjugales et toutes les violences faites aux femmes » une de ses priorités.
Un objectif que se fixe également Corinne Lepage du Cap 21 à partl’égalité salariale et la parité en politique. Cette candidate promet par ailleurs un « gouvernement doublement paritaire » qui concernera à la fois les ministères mais aussi « les représentants des partis politiques constituant la majorité et des personnalités venues de la société civile ».
Pour les autres candidats, la cause féminine n’a pas encore fait l’objet d’une proposition concrète ou, du moins, ne fait pas partie de leurs priorités du moment. L’équipe de campagne de Dominique de Villepin confie par exemple sur Europe1 qu’« il avait prévu plusieurs choses pour la Journée des femmes, mais il a tout annulé pour se consacrer sur l’acquisition de ses 500 parrainages ».