L’élue EELV de Paris, mise en examen pour blanchiment d’argent dans l’enquête sur un trafic de drogue "ne démissionnera pas", selon son avocat.
L’
affaire de blanchiment d’argent, impliquant 17 personnes, dont une élue
EELV, continue d’agiter la classe politique en métropole. Suite à sa mise en examen pour "
blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs", l’élue écologiste Florence Lamblin a décidé de rester en retrait de son poste d’adjointe au maire du 13
e arrondissement parisien.
"Elle m’a envoyé un mail disant qu’elle se mettait en retrait de sa fonction d’adjointe, ce qui est un acte de démission de fait, affirme Jérôme Coumet, maire PS du 13e arrondissement.
"Dès lundi (ce jour, ndlr), je prendrai un arrêté lui retirant sa délégation : elle n’aura plus ni responsabilité, ni indemnité [environ 1 000 euros par mois], ni signature", ajoute-t-il.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë a salué le geste de l’élue parisienne, en dépit de son caractère provisoire. "Je souhaite que cette personne puisse se défendre, mais je suis tout à fait satisfait qu’elle ait quitté ses fonctions de maire adjointe", réagit-il dimanche sur Radio J. Selon lui, Florence Lamblin "devait se poser la question" d’une démission de son poste de conseillère d’arrondissement, compte-tenu de la gravité des accusations portées à son encontre.
Me Jérôme Boursican, avocat de Florence Lamblin, ne voit pas les choses sous le même angle. Il a déclaré ce lundi 15 octobre sur Canal+ que sa cliente "ne démissionnera pas". "Ma cliente va rester adjointe mais s’est retirée de sa délégation", précise-t-il. Selon lui, sa cliente "n’était pas coupable de blanchiment d’argent" mais au contraire elle est "parfaitement innocente des faits qui lui sont reprochés".
"Elle reste élue, dans la mesure où elle est considérée comme présumée innocente et qu’elle n’a aucune implication dans cette affaire, a souligné plus tôt l’homme de loi. Avant d’ajouter : "Elle n’a pas démissionné, elle s’est retirée provisoirement de sa délégation d’adjointe, le temps que j’obtienne un non-lieu."
Florence Lamblin a été mise en cause et placée sous contrôle judiciaire vendredi car elle "a eu des conversations téléphoniques avec un maillon du dossier", explique Me Jérome Boursican, précisant que cette personne fait partie des seize autres mises en examen dans l’affaire.
L’avocat a mis au clair le rôle joué par sa cliente dans ce dossier. D’après lui, Madame Lamblin a hérité d’une somme de 350 000 euros issus d’un héritage familial placé sur un compte en Suisse depuis 1920. "Elle a voulu rapatrier ces 350 000 euros sur conseil de sa banque. On l’a mise en relation avec quelqu’un qui a rapatrié cet argent en France. Or, cette personne s’est révélée impliquée dans une affaire de blanchiment", détaille-t-il. Me Jérome Boursican a assuré que "ma cliente n’avait aucune idée du parcours de cette personne", qu’elle a connue par l’intermédiaire d’"une personne de confiance".
"S’il y avait quelque chose, ce serait tout au plus le fait de ne pas avoir déclaré 350 000 euros à l’ISF", déclare-t-il, faisant allusion à une éventuelle poursuite pour fraude fiscale contre sa cliente. Et lui de conclure "cela n’implique pas un blanchiment, dont elle devra être mise hors de cause rapidement". Pour lui, Florence Lamblin fait l’objet "d’une erreur judiciaire".
Dans le même esprit, le député de Paris Denis Baupin, vice-président EELV de l’Assemblée nationale, estime que la conseillère écologiste de Paris n’est qu’une "victime collatérale". "Tout le monde est en train de se rendre compte que c’est une erreur judiciaire (...), elle est finalement une victime collatérale", résume l’élu parisien.
Sources : 20 Minutes, Le Monde