Marine Le Pen a qualifié la nomination de Jean-Marc Ayrault au poste de premier ministre de « première grosse erreur » de François Hollande du fait du passé judiciaire de ce député-maire de Nantes. Pour la patronne du FN, le choix du nouveau locataire de l’Elysée constitue « une première rupture dans le contrat de confiance » qu’il a voulu « instaurer avec le peuple français ».
« Jean-Marc Ayrault, compte tenu de la condamnation qui a été la sienne il y a plusieurs années, ne correspond pas aux engagements qui avaient été pris par François Hollande » a réagi Marine le Pen au micro de BFMTV suite à la nomination de ce député-maire de Nantes au titre de premier ministre.
La patronne du FN a remis sur le tapis la condamnation d’Ayrault en 1997 à 6 mois de prison avec sursis et 30.000 francs d’amende pour favoritisme. A l’époque, la Cour lui avait reproché d’avoir accordé à la Société nouvelle d’édition et de publication (SNEP) les marchés d’impression du journal municipal nantais, via une association - aujourd’hui dissoute - sans mise en concurrence ni appel d’offres. Ce président du groupe PS à l’assemblée avait bénéficié d’« une réhabilitation » de sa condamnation en 2007.
« Le problème n’est pas de savoir si cette condamnation est grave ou pas, c’est un problème de principe. On nous avait dit que le sarkozysme, c’était terminé. Or ça ressemble quand même grandement à une République irréprochable qui, dès les premiers jours, n’est plus si irréprochable que ça », s’est indignée Marine Le Pen.
Pour elle, il s’agit d’« un coup de canif assez sérieux dans une promesse de campagne que personne n’avait exigée » en rappelant dans la foulée les propos tenus par François Hollande sur JDD le 14 avril dernier. Alors candidat, il avait dit : « Je n’aurai pas autour de moi à l’Élysée des personnes jugées et condamnées ».
Le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, partage également les opinions de Marine Le Pen lorsqu’il qualifie la nomination à Matignon de Jean-Marc Ayrault d’« un premier gros coup de canif dans le contrat » de François Hollande qui voulait pourtant s’incarner « en garant d’une République exemplaire ».
Dans un communiqué, Hervé Morin regrette que « la toute première décision de François Hollande, à peine installé dans son fauteuil de président de la République » ne soit donc qu’« un premier renoncement ».