L’ex-Directeur du Fonds monétaire international a été hué ce lundi à son arrivée au tribunal de Manhattan. "Shame on you" : tels sont les mots scandés par une centaine de femmes de chambre qui ont affiché leur soutien à Nafissatou Diallo, la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn. Lors de cette nouvelle comparution très brève, le socialiste a plaidé non coupable devant le juge, ce qui ouvre la voie à un procès. La prochaine audience est prévue pour le 18 juillet prochain.
Contrairement aux précédentes audiences, DSK a pénétré dans le tribunal de Manhattan par la grande entrée, accompagné de son épouse Anne Sinclair. L’ex patron du FMI qui devait répondre aujourd’hui coupable ou non coupable aux sept chefs d’inculpation dont il fait l’objet a été accueilli par les hués de plusieurs dizaines de femmes vêtues de la traditionnelle tenue des femmes de chambres. Ces anonymes qui hurlaient "Shame on you" (Honte à vous) voulaient ainsi afficher leur soutien à Nafissatou Diallo, celle par qui le scandale est arrivé. L’employée guinéenne n’a pas changé de version et continue d’affirmer qu’elle a été agressée sexuellement par DSK dans une chambre du Sofitel de New-York.
Accompagné de ses avocats - des ténors du barreau - Dominique Strauss-Khan a fait son entrée dans la cour de Justice. Après avoir entendu les chefs d’inculpation retenus contre lui, DSK s’est levé et a plaidé non coupable devant le juge américain.
Des centaines de badauds et autant de journalistes s’étaient massés autour du tribunal pénal de New-York afin de suivre ce nouvel épisode du feuilleton politico-judiciaire de l’année. Seules les caméras de la chaîne de télévision CNN ont été autorisées à pénétrer dans la salle d’audience mais les journalistes n’ont pas pu filmer DSK au moment de son intervention.
Moins de dix minutes après l’unique déclaration de Dominique Strauss-Kahn, l’audience a été levée. Les avocats de DSK ont confirmé ce lundi leur stratégie de défense. L’avocat de la plaignante s’est lui aussi exprimé au sortir de la comparution. Il a décrit "une femme dévastée que le pouvoir de DSK ne réussira pas à influencer". La partie civile et la défense se retrouveront dans un peu plus d’un mois, le 18 juillet plus exactement. Lors de cette nouvelle comparution, les avocats des deux parties devront prouver au moyen de preuves tangibles la sincérité de leurs clients.
Avant de quitter le tribunal ce lundi, DSK a reçu une mise en garde du juge. Le socialiste dont la carrière a volé en éclat avec ce scandale international devra faire la preuve de son innocence et "se tenir à carreau" jusqu’à la prochaine audience. Dans cette affaire, il encourt plus de 70 ans de prison.