Le procès en appel de l’affaire Clearstream s’ouvre ce lundi 2 mai à Paris, soit seize mois après la relaxe de l’ancien premier ministre Dominique de Villepin en première instance. Ce dernier est de nouveau convoqué à la barre suite à l’appel interjeté par le procureur. Europe 1 révèle qu’un témoin dépose à charge contre Villepin.
Le procès de Dominique De Villepin doit s’étendre sur trois semaines, à la demande du procureur, selon des sources officielles - sur ordre direct de l’Elysée, selon l’ancien premier ministre qui dénonce un procès politique diligenté par Nicolas Sarkozy. Selon une information d’Europe1, l’épouse d’Imad Lahoud, un des co-accusés, assure que son mari avait bel et bien commercé avec Dominique De Villepin au milieu des années 2000. Ce nouveau témoin à charge " confirme que son mari Imad Lahoud et Dominique de Villepin se connaissaient et qu’ils étaient en contact pendant l’affaire Clearstream, dans une lettre envoyée à la présidente de la Cour d’appel ", écrit Europe1.
Lors de son audition en première instance, Imad Lahoud, ancien conseiller auprès du ministère des Affaires étrangères, déclarait qu’il avait reçu des promesses de protection mais aussi des menaces de la part de l’ancien Premier ministre pour faire plonger Nicolas Sarkozy dans ce sombre dossier de faux comptes et faux listings bancaires Clearstream.
En accusant Dominique de Villepin, Imad Lahoud, aidé par un autre prévenu Jean-Louis Gergorin - ancien dirigeant d’EADS - espèrent partager la responsabilité dans cet imbroglio politico-judiciaire. Il faut rappeler que les deux hommes ont été condamnés respectivement à dix-huit et quinze mois de prison ferme en janvier 2010 pour fabrication et envoi à la justice des faux listings de la banque luxembourgeoise Clearstream.
Il y a seize mois, lorsqu’il avait appris qu’il allait être rejugé, Dominique de Villepin avait dénoncé " l’acharnement ", voire " la haine " de Nicolas Sarkozy à son encontre, avec en toile de fond la présidentielle 2012.