Le procureur de Nanterre Philippe Courroye va bel et bien entendre Woerth, apprend-on de source judiciaire. Toutefois, aucune date n’a pour l’heure été fixée. La demande d’audition du parquet sera examinée au Conseil des ministres ce mercredi. Une requête qui ne devrait rencontrer aucune objection. L’Élysée a d’ores et déjà émis un avis favorable quant à l’ouverture d’une information judiciaire.
Par ailleurs, l’affaire Bettencourt n’en finit pas de rebondir. Dans son édition de ce mercredi, le Canard enchaîné rapporte que l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, a une nouvelle fois été entendue ce mardi par la brigade financière. Il s’agit de sa 6e audition en trois jours. Elle a été interrogée sur les présomptions de financement politique illégal (Ndlr : financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy). L’ancienne comptable de l’héritière de l’Oréal a reçu de la part de sa patronne une somme de 400 000 euros après son licenciement en 2007. Une indemnité suffisamment importante pour éveiller des soupçons.
Selon son avocat, Me Gillot, ce versement fait suite à une lettre d’engagement de Mme Meyers-Bettencourt datant de juillet 2007, et donc avant même que sa cliente ait engagé toute procédure judiciaire.
Dans sa livraison du jour, le Canard enchaîné revient aussi sur le régime fiscal de la milliardaire Liliane Bettencourt. Selon le journal, " La femme la plus riche de France est imposée au même taux qu’un cadre moyen, soit environ 9 % ". Pour les dividendes de 280 millions d’euros qu’elle a touchés en 2009, son impôt sur les revenus devrait avoisiner les 25 millions.
Au cours de ces quatre dernières années, le Trésor public lui a remboursé au total 100 millions d’euros au titre de bouclier fiscal. En 2008, le montant des sommes remboursées a atteint les 30 millions d’euros.
Actuellement, c’est l’épouse du ministre du Travail Florence Woerth qui est entendue depuis ce matin par la brigade financière, dans l’une des enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Nanterre sur l’affaire Bettencourt.
Selon les enregistrements réalisés à l’insu de Liliane Bettencourt par l’un de ses anciens employés, son actuel gestionnaire de fortune Patrice de Maistre aurait engagé Mme Woerth à la demande de son époux, alors ministre du Budget, pour travailler dans la société Clymène. Ce que n’a cessé de démentir Eric Woerth, qui devrait également être entendu par la justice.