Slada, une Serbe âgée de 26 ans, a été condamnée à huit mois de prison ferme pour avoir essayé de cambrioler l’appartement de Ségolène Royal en août 2006. Pour l’avocat de l’accusée, ce verdict est non justifié même si sa cliente, ayant déjà purgé la peine prononcée, est repartie libre après l’audience.
Rappel des faits : Slada est entrée par effraction dans l’appartement de Ségolène Royal à Boulogne-Billancourt en août 2006 dans le but de la cambrioler. La jeune femme rappelle toutefois qu’elle n’a rien volé au domicile de la présidente PS de Poitou-Charentes.
De retour de vacances, le 17 août, Ségolène Royal a donc retrouvé son domicile complètement saccagé. C’est à cette époque qu’elle préparait sa déclaration de candidature aux primaires socialistes. Aucun objet n’a été volé et l’enquête menée par le parquet de Nanterre n’a pas été concluante malgré la découverte d’une empreinte digitale non-identifiée.
Au mois de juin 2008, le dossier a été rouvert lorsque Ségolène Royal fut de nouveau victime d’un cambriolage la veille d’un discours de présentation de sa contribution devant le congrès du Parti Socialiste de Reims. Royal a alors dénoncé « la main-mise sur la France du clan Sarkozy ».
A cause de cette affaire qui a pris une tournure politique, les autorités ont repassé dans leur fichier les empreintes retrouvées en 2006. Cette fois, les analyses se sont avérées concluantes et ont permis d’identifier Slada, une Serbe emprisonnée en Suisse. Juin 2009, elle a été extradée en métropole et placée en détention provisoire jusqu’au mois de février 2010, soit huit mois.
Au tribunal, l’accusée reconnait le fait d’avoir voulu entrer dans l’appartement de Royal mais précise qu’elle a ensuite pris la fuite sans rien dérober. Elle a même lancé à la cour : « Nous les tziganes, quand on vole (…) On prend l’argent ou les bijoux », et son avocat poursuit : « Comment se fait-il qu’une voleuse ne vole rien ? Force est de penser que ce n’est pas elle ? ». Me Michel Hadji a plaidé la relaxe, estimant que sa cliente a « payé le prix d’un règlement politique ».
Comme la peine prononcée correspond au temps qu’elle a passé en détention provisoire, Slada est repartie libre du tribunal.