Dans un entretien accordé à ‘M, le magazine du Monde’, l’ancien Premier ministre évoque sa relation avec le prédécesseur d’Emmanuel Macron …
Durant des années, Manuel Valls et François Hollande étaient très proches. Mais la donne a changé. Dans ‘M le magazine du Monde’, l’ancien Premier, ministre de confesser : "on ne se voit pas. Je n’ai rien à lui dire. Et lui non plus, sans doute".
Manuel Valls évoque aussi sa distance sur sa situation, et la dégringolade politique qu’il a vécue entre son départ de Matignon et sa réélection dans la première circonscription de l’Essonne au mois de juin. "J’ai ressenti une hostilité presque physique. Je suis lucide. Je sais que j’ai pris une partie de la foudre du quinquennat. La loi travail et le 49-3 ont ouvert un espace de contestation violente. S’est concentrée sur moi une partie du rejet. Mais j’ai aussi une part de responsabilité ".
Il réalise que : "c’est vrai, je suscite la violence". Cela dit, pas de quoi décourager l’homme qui a été élu député : "je n’étais pas candidat pour être candidat, mais pour survivre. Je ne pouvais pas rester sur la défaite de la primaire".
Alors que l’homme était persuadé qu’il allait gagner la primaire de son parti, et qu’il aurait pu être président, Valls a été choqué par la ‘victoire’ de Benoît Hamon. "J’ai connu la popularité, il faut savoir accepter l’épreuve ", explique le principal intéressé en ajoutant qu’il a forcément incarné une forme de pessimisme. "Il y avait une forme d’optimisme que Macron a su capter ", analyse le politicien.
Selon ses propres mots, il n’a pas eu de "sas de décompression après Matignon", disant osciller entre la transgression et le rassemblement, "je suis piégé", alors qu’Emmanuel Macron, lui, était libre, estime-t-il. " Pas de passé, pas d’amis, pas de culture politique. Ça lui a donné une force... Et puis, il a eu de la chance", estime Manuel Valls.
>> Notre dossier sur Manuel Valls.