Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont défendu leurs principales idées ce mercredi soir lors d’un débat télévisé diffusé sur Antenne Réunion. Retour sur les points essentiels de ce duel à 4 jours du deuxième tour de l’élection présidentielle.
Le débat a été ouvert par Marine Le Pen, selon les résultats du tirage au sort. Et dès le début, la candidate frontiste a attaqué son adversaire. "Monsieur Macron est le candidat de la mondialisation sauvage, de la guerre de tous contre tous (...) tout cela piloté par Monsieur Hollande qui est à la manœuvre de la manière la plus claire qui soit", a-t-elle lancé. Selon elle, Emmanuel Macron remontre "La froideur du banquier ".
Sans passer par 4 chemins, son adversaire a tout simplement lancé que la candidate du FN n’est pas "la candidate de l’esprit de finesse ". Face à toutes ces attaques de son adversaire, Emmanuel Macron a tout fait pour décrédibiliser Marine Le Pen en l’accusant de mentir aux Français.
<< Toutes les infos sur l’election présidentielle en France
Si Marine Le Pen affirme être " la candidate de la France qui protège", Emmanuel Macron veut être à la tête de "la France qui triomphe".
Dans la lutte contre le chômage, le candidat d’En Marche ! prône "la simplicité" et le " pragmatisme" en donnant aux "PME la possibilité de créer des emplois".
Interrogée sur la durée légale du travail, Marine Le Pen affirme vouloir des négociations par branche et non par entreprise, qui selon elle est "fratricide".
Sur ce thème le candidat d’En Marche ! a taclé son adversaire de n’avoir jamais répondu aux questions. "Vous ne proposez rien !", a-t-il lâché.
Emmanuel Macron prévoit de "faire des économies pour baisser les impôts des entreprises et des ménages " et de supprimer la taxe d’habitation et une partie de l’ISF. De son côté, Marine Le Pen estime que son adversaire va "augmenter la CSG pour les travailleurs et les retraités". Dans son programme, elle entend faire baisser l’impôt sur le revenu et annuler le prélèvement à la source. La candidate frontiste prévoit "10% de baisse sur les trois premières tranches d’impôts sur le revenu (...), par la défiscalisation des heures supplémentaires, une baisse du prix du gaz et de l’électricité de 5% car il y a eu des hausses successives (...), et une hausse des petites retraites".
Les 2 candidats s’accordent sur le problème de désertification médicale. Emmanuel Macron a d’ailleurs reconnu partager "une partie des recommandations" de Marine Le Pen. "Je suis tout à fait d’accord pour la fin du numerus clausus, mais derrière on doit tout faire pour améliorer la prévention", a-t-il lancé.
Pour Marine Le Pen, "Avec l’euro, le pouvoir d’achat a diminué". La candidate se dit favorable au retour du franc pour les Français. "Les Français auront une monnaie nationale, et il y en aura une autre qui servira aux banques centrales et aux grandes entreprises afin de commercer entre elles. Ça a existé juste avant l’euro", détaille la candidate frontiste.
Son adversaire, Emmanuel Macron riposte : "Mais pourquoi ? Donc les grandes entreprises payaient en euros avant ?"
"Oui, entre 1993 et 2002, cela a fonctionné dans le cadre du ‘serpent monétaire européen’, et vous le savez très bien". Le candidat d’En Marche ! la qualifie de "grande prêtresse de la peur". Il dénonce un "bidouillage dans le week-end avec Nicolas Dupont-Aignan" sur les sujets européens.
Emmanuel Macron se veut au contraire le "candidat d’une France forte dans une Europe qui protège. Ce que je veux, c’est une France qui fait des réformes, prend ses responsabilités. Beaucoup de pays s’en sortent très bien dans l’euro. Ce que vous proposez, c’est la guerre des monnaies".
Marine Le Pen reproche au candidat d’En Marche de n’avoir aucun projet qui "qui tienne la route", pour "la sécurité physique de nos compatriotes et la lutte contre le terrorisme". La candidate frontiste veut expulser, dans l’immédiat les "fichiers S étrangers sur nos territoires : tous ceux qui ont un lien dehors". Elle annonce également la mise en place la déchéance de nationalité. Pour son adversaire, cela ne "règle rien". Il souhaite mettre en place une "mesure plus chirurgicale" avec renforcement des "moyens de police et ... une action avant que les attentats arrivent".
Malgré plus de deux heures à débattre, nombreux affirment n’avoir retenu que la forme et non le fond. "Peut être le pire débat de la Ve République", pour les uns, "un dialogue de sourd" pour les autres, ce débat n’a clairement pas convaincu.