Dans une émission au format inédit, les onze candidats à l’élection présidentielle se sont retrouvés sur France 2 pour 15 minutes de parole chacun. Que faut-il retenir de leur intervention ?
Après annulation du débat à 11, France Télévisions a trouvé une nouvelle formule pour mieux éclairer les électeurs. Les journalistes David Pujadas et Léa Salamé ont reçu les candidats suivant un ordre de passage déterminé par tirage au sort. Du chômage à l’éducation, en passant par le terrorisme, les onze prétendants à l’Elysée ont abordé de nombreux thèmes. Revenons sur l’essentiel de leurs propos.
Alors que chaque candidat avait une carte blanche, Jean-Luc Mélenchon, le premier à passer devant les journalistes a sorti son traditionnel plaidoyer en faveur de la VIe République. Le candidat de la France insoumise à la présidentielle est surtout favorable à l’abolition de la monarchie présidentielle. "Mais enfin les amis ça s’appelle la démocratie, faut pas avoir peur du peuple !", a-t-il lancé au sujet du référendum révocatoire grâce auquel des citoyens peuvent faire partir leurs dirigeants.
Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière (LO) a mis l’accent sur l’état d’urgence après une fusillade sur les Champs-Elysées. La candidate LO a repris les propos des experts selon lesquels cette mesure a été beaucoup instrumentalisée. "Les racines de ce terrorisme, ce qui l’alimente ce sont toutes ces interventions impérialistes au Moyen-Orient ou au Mali qui pillent et mettent à feu et à sang", a-t-elle dénoncé.
Fidèle à son thème consacré au terrorisme et à la sécurité, Marine Le Pen a pointé la "racine du mal" qui selon elle est le "fondamentalisme islamiste". Dans son tailleur rouge vif, la candidate du FN a balayé son programme économique sur le retour du franc qui serait plus "en adéquation avec notre économie".
Avec un rameau d’olivier, "un symbole de paix et de la République", François Asselineau, candidat de l’UPR n’a pas lâché son souhait d’un Frexit. "Je veux appeler les Français à sortir de l’Union, je propose de faire des économies considérables en sortant de l’UE", a-t-il précisé. Il a terminé son intervention en adressant un message aux Français : "Précipitez-vous sur notre site UPR.fr. Nous allons créer la surprise le soir du premier tour".
Le candidat socialiste Benoît Hamon s’est surtout adressé aux indécis. "Jugez en fonction de ce vous jugez bon pour vous", a-t-il lancé.
Inséparable de sa sculpture donnée par un enfant en situation de handicap, Nicolas Dupont-Aignan veut rendre aux Français leur liberté de manœuvre. "Les Français sont passés de côté dans cette campagne, l’élection présidentielle a été vidée de son sens, on ne peut pas élire des gens qui ne répondent pas à des questions avant l’élection", a-t-il déclaré en sortant une dernière pique pour François Fillon.
Philippe Poutou a commencé par rendre hommage au peuple de la Guyane avant de parler d’écologie en appuyant du côté de l’agriculture et en plaidant l’arrêt du nucléaire. Le candidat du NPA regrette toutefois de ne pas avoir eu l’occasion d’un nouveau (vrai) débat, parce que "pouvoir dire à des Fillon et à des Le Pen qu’ils sont des voleurs et de menteurs, ça manque".
Le candidat d’En marche Emmanuel Macron a focalisé son intervention le thème de l’éducation. "Nous vivons dans un monde plein d’incertitudes, où il n’y a aucune chance de réussir sans la formation de base", a déclaré l’ancien Premier ministre qui veut mettre l’effort sur le primaire dans les zones REP et REP+ où les échecs scolaires sont les plus élevés.
Jacques Cheminade, entre culture et éducation
Face à David Pujadas et Léa Salamé, Jacques Cheminade a insisté sur la culture et l’éducation pour sa carte blanche. "Quand les enfants pensent, la société va mieux", a-t-il expliqué avant de dresser le portrait d’une société "dans laquelle il faut imaginer, penser, rêver".
Si David Pujadas a fait remarquer trop de dépenses dans le programme de Jean LaSalle, le candidat a répondu en voulant redonner à la France un espace politique et financier. Par quels moyens ? Il va d’abord retirer les troupes du Proche-Orient puis relancer la diplomatie française. Pour conclure sa campagne, il a déclaré : "la joie ne se décrète pas elle s’obtient, j’ai fait une campagne solennelle, mais joyeuse".
Le candidat de la droite est le dernier à prendre la parole. Persuadé qu’il gagnera l’élection, François Fillon est passé aux aveux. "Même Premier ministre, je n’avais pas le projet d’être candidat à l’élection présidentielle. Cela m’est venu avec une forme de remords", celui "d’une génération qui n’a pas réussi à redresser le pays", a-t-il confié.
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