L’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron aurait utilisé 80% de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère pour mettre en place son mouvement En marche.
Le candidat à la présidentielle est visé par des soupçons de détournement de fonds public. Le livre intitulé Dans l’enfer de Bercy écrit par Marion L’Hour et Frédéric Says, ce mercredi 25 janvier a révélé qu’Emmanuel Macron aurait employé 80% de l’enveloppe annuelle des frais de représentation accordée à son ministère par le Budget soit 120 000 euros. L’ancien ministre de l’Économie aurait organisé de nombreuses réceptions à Bercy, de janvier à août 2016 afin de lancer son mouvement "En marche !".
Selon les auteurs du livre, le ministère de l’Économie est doté d’une enveloppe de 150 000 euros chaque année pour ses frais de représentation. "Le plafond est précis, mais l’administration ne contrôle pas l’utilisation de cet argent. Les ministres sont libres de recevoir qui ils souhaitent", a confié Frédéric Says, co-auteur du livre sur Europe 1. Pendant 8 mois, le président du mouvement En Marche a reçu de nombreuses personnalités qui n’avaient pas grand-chose à voir avec les attributions officielles de son ministère.
La situation a interpellé les chefs de file des députés LR et UDI, Christian Jacob et Philippe Vigier qui ont réclamé une "clarification" à l’ancien ministre de l’Économie. L’opposition a en effet dénoncé "l’imposture" que représente Emmanuel Macron. Philippe Vigier, député UDI et porte-parole de François Fillon à l’élection présidentielle évoque un mensonge et demande tout simplement la transparence.
Interrogé sur cette révélation, Emmanuel Macron met en garde ces parlements qui font de la diffamation. Le candidat à l’élection présidentielle a assuré qu’il a toujours respecté les règles de la République avec beaucoup de scrupules. L’ancien locataire de Bercy a défendu le ministre qu’il était notamment un politicien "engagé à plein temps", "actif" et "qui voyage". "Je ne suis pas un ministre qui payait des collaborateurs à faire vivre un parti politique. Je suis un ministre qui a été engagé au service de la France", a-t-il assuré au micro de RTL.