Le parti extrême droite est accusé d’avoir établi un système d’enrichissement frauduleux aux frais de l’État. Les faits remontent en 2012 dans le cadre des campagnes législatives et présidentielle.
Les juges d’instruction ont décidé de renvoyer en procès le Front national ainsi que deux dirigeants du parti. Ils sont soupçonnés d’enrichissement frauduleux aux frais de l’État pendant les campagnes législatives et présidentielle de 2012. Les faits qui sont incriminés à Jean-François Jalkh, vice-président du parti extrême droite sont escroqueries, abus de confiance et recel d’abus de biens sociaux. En revanche, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just est visé pour recel d’abus de biens sociaux. Le Front National, quant à lui, est renvoyé pour complicité d’escroquerie et recel d’abus de biens sociaux.
Les magistrats estiment que derrière ces soupçons d’enrichissement se cache un système. Ce dernier vise à capter de l’argent public via les remboursements de l’État sur les frais de campagne. Lors des législatives, la société Riwal aurait fourni des kits de campagne s’élevant à 16 650 euros (tracts, affiches, cartes postales). Ces supports auraient été fournis à 525 candidats par la société dirigée par Frédéric Châtillon, un très proche de Marine Le Pen. Les enquêteurs suspectent des prestations gonflées et surfacturées au détriment de l’État, chargé de rembourser les frais de campagne dépassant 5% des voix.
Les juges estiment que ce système aurait été imposé aux candidats. En revanche, leurs véritables besoins sur le terrain n’ont pas été pris en compte, "dans l’unique but de majorer des dépenses électorales remboursables", souligne une source proche de l’enquête citée par LCI. Dans ce dossier, Frédéric Châtillon ainsi que les personnes morales Riwal et Jeanne ont été renvoyés en correctionnelle. De son côté, la présidente du FN Marine Le Pen était entendue comme témoin assisté, mais n’a pas été mise en examen.