Le Front national envisage de demander à ses sympathisants de parrainer la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017. L’objectif du parti d’extrême droite est visiblement de semer la confusion à gauche.
En affirmant son appui à la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017, le Front national met en avant un geste "démocratique", observe Europe 1. Le parti de Marine Le Pen a profité des "Estivales" à Fréjus pour commencer la collecte obligatoire des 500 signatures d’élus locaux en vue de l’échéance électorale.
Lors de la présidentielle de 2012, le Front national avait du mal à réunir les 500 signatures. Cette année, la situation est différente, surtout grâce aux résultats des élections régionales, à tel point que les cadres du parti d’extrême droite envisagent de venir en aides aux candidats en difficulté, notamment Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, l’ennemi idéologique de Jean-Marie Le Pen.
Officiellement, il s’agit d’une démarche citoyenne : "Ce serait un scandale démocratique si Jean-Luc Mélenchon n’arrivait pas à se présenter, on a connu sa galère, il représente un vrai courant de pensées", explique à Europe 1 le vice-président du FN, Louis Aliot.
Alexis Corbière, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, préfère claquer la porte au nez du Front national. "Tout le monde sourit à cette proposition, qui n’est qu’une tactique comme sait le faire le Front national qui se déguise en démocrate, qui se déguise en beaucoup de choses, en républicains ou en laïque, alors que c’est un parti antisocial et notre adversaire en politique", a-t-il dit. Le secrétaire national du Parti de gauche relève néanmoins qu’il "n’est pas normal qu’une formation comme la nôtre perde du temps à rassembler ses 500 signatures".
En réalité, la sensibilité qui existe entre les électeurs de Marine Le Pen et ceux de Jean-Luc Mélenchon aurait motivé le Front national à proposer son aide. Le parti d’extrême droite fait ainsi un clin d’œil aux Français en colère, et puis, surtout, favorise la multiplication des candidatures à gauche pour mener Marine Le Pen vers le second tour de la présidentielle de 2017.
Lire notre dossier sur l’élection présidentielle de 2017.