Dans un entretien avec le Journal du Dimanche, Manuel Valls a assumé un "désaccord de fond" avec les syndicats contestant le projet de loi travail.
Le gouvernement assume "un désaccord de fond avec les syndicats qui contestent dans la rue : la décentralisation et la place du dialogue social dans l’entreprise", a souligné Manuel Valls lors d’un entretien avec le JDD. Alors que la rencontre entre le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, et la ministre du Travail Myriam El Khomri n’a abouti à aucun consensus, Manuel Valls a souligné qu’"il n’y aura ni retrait du texte, ni modification de sa philosophie, ni réécriture des articles qui en constituent le coeur". "Maintenant, il faut aller vite et faire adopter" la loi Travail, a-t-il lancé.
Pour le retour du projet de loi à l’Assemblée, le premier ministre n’a pas voulu préciser si le gouvernement va à nouveau utiliser l’article 49-3. Après la première lecture au sénat, ""nous rétablirons la version adoptée à l’Assemblée nationale, qui avait déjà intégré près de 800 amendements" sur ce texte, "fruit d’un compromis bâti avec les syndicats réformistes et avec la majorité socialiste", a-t-il précisé.
Alors que les syndicats prévoient de nouvelles manifestations la semaine prochaine, le locataire de Matignon suggère aux organisateurs de les annuler, évoquant les fortes tensions qui règnent en France. "Compte tenu de la situation, des violences qui ont eu lieu, de l’attentat odieux contre le couple de policiers mais aussi de la tenue de l’Euro, les organisateurs devraient annuler eux-mêmes ces rassemblements", a-t-il indiqué. "Si les organisateurs ne veulent pas prendre leurs responsabilités, se désolidariser clairement des violences, si nous constatons que ces manifestations font peser de nouveau un danger pour les forces de l’ordre et les biens publics, alors le gouvernement prendra ses responsabilités", a-t-il ajouté par la suite.