A la sortie de son rendez-vous vendredi matin avec la ministre du Travail Myriam El Khomri, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT a déclaré que les "désaccords" s’étaient "confirmés" entre son syndicat et le gouvernement au sujet du projet de loi Travail.
La ministre du Travail Myriam El Khomri a accueilli le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez au ministère du Travail, peu avant 8 heures ce vendredi matin, dans le cadre d’une rencontre inédite et délicate. La ministre a refusé de "dénaturer" le texte. "L’accord d’entreprise restera central", a-t-elle ajouté.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a indiqué de son côté que les "désaccords se sont confirmés" avec le gouvernement sur la Loi Travail. "Il y a des points de désaccords entre la CGT et le gouvernement sur des choses de fond, ces désaccords se sont confirmés aujourd’hui", a-t-il dit. Il a notamment cité le "respect de la hiérarchie des normes", et jugeant qu’il n’y a "aucune raison" de renoncer aux journées de mobilisation des 23 et 28 juin.
Myriam EL Khomri qui a défendu le projet au Sénat durant toute la semaine, juge son projet "utile" pour l’emploi, les salariés et la compétitivité. Pour Philippe Martinez, cette loi est un "problème". Plus particulièrement, il dénonce les articles composant sa "colonne vertébrale" : inversion de la hiérarchie des normes, licenciement économique, référendum d’entreprise, accord de développement et médecine du travail.
Malgré la rencontre, chacun campe sur sa position. La CGT demande la suspension du débat parlementaire, après avoir longtemps réclamé le retrait pur et simple. La ministre, elle, avait opposé dès jeudi une fin de non-recevoir à toute suspension. Au vue d’une rencontre infructueuse, l’exécutif pourrait appliquer l’interdiction de manifester.
La bataille entre la CGT et le gouvernement pourrait être arbitrée par l’opinion. Dans un sondage BVA pour iTélé et Orange, publié le 5 juin, une majorité de Français souhaitaient que le texte soit retiré ou renégocié. Mais la même étude montrait que 54% des personnes interrogées désapprouvaient la poursuite des grèves et des manifestations.
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