Dans une interview accordée au journal Le Dauphiné Libéré à paraître ce vendredi, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron marque une nouvelle fois son indépendance. Il se dit "loyal sur le plan personnel" au président de la République, mais il estime que sa nomination par François Hollande n’en fait pas "son obligé".
Entre le président de la République, François Hollande, et son ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, les piques se multiplient depuis que le second a lancé son mouvement En Marche. Le 14 avril dernier, François Hollande lui-même a rappelé à l’ordre son ministre lors de son intervention télévisée : "Il sait ce qu’il me doit, c’est une question de loyauté personnelle et politique". Apparemment, le plus jeune du "clan" n’est pas du même avis.
Emmanuel Macron, continue à prendre des libertés vis à vis du gouvernement et du chef de l’Etat. Dans un entretien à paraître ce vendredi dans Le Dauphiné Libéré et dans d’autres journaux du groupe Ebra (dont L’Est Républicain), il assure avoir une "loyauté personnelle envers François Hollande". Pour autant, il n’a pas le sentiment d’être "son obligé" ou l’homme d’un "clan".
"J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande. Je lui dois de m’avoir fait confiance et de m’avoir nommé au gouvernement. En même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé", affirme le ministre. Il insiste sur le fait qu’il n’appartenait à "aucun clan sur le plan politique" et déclare avoir le devoir de "tout faire pour que les Français retrouvent le goût de l’avenir". Pour autant, les divergences politiques ne remettent en cause son "respect" envers le chef de l’Etat.
Emmanuel Macron En Marche pour une nouvelle idéologie politique ?
"Il faut une recomposition de l’offre politique, et il la faut maintenant", a également déclaré le ministre de l’Economie. "Le vrai clivage aujourd’hui il est entre les progressistes et les conservateurs", a poursuivi le ministre. "Ce n’est donc pas ni droite, ni gauche mais droite, et gauche". Il a en outre lancé un appel pour mettre en place dès maintenant "cette majorité progressiste", "à reconstruire des équilibres, des unions au lendemain de l’élection". Emmanuel Macron confirme ainsi ses déclarations au quotidien belge Le Soir, auprès duquel il avait évoqué les "plusieurs milliers de ’marcheurs’" derrière lui, sur lesquels il compte s’appuyer pour "dresser le bilan du pays".
Pas sûr que le Président de la République apprécie ces nouvelles sortie. Pas plus que Manuel Valls qui recadre régulièrement son ministre. Mercredi encore le Premier ministre a demandé à Emmanuel Macron, "comme à chaque ministre, d’être attelé à sa fonction, à sa mission...".
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